Agrinova.ma - LES ECHOS DE BRUXELLES N°306 : du 28 octobre 2024 au 01 novembre 2024
04-11-2024

LES ECHOS DE BRUXELLES N°306 : du 28 octobre 2024 au 01 novembre 2024

 

Renforcement des Relations Franco-Marocaines : 22 Accords Stratégiques Signés lors de la Visite d’État d’Emmanuel Macron - 28/10/2024 -

 

Lors de la visite d'État du président français Emmanuel Macron au Maroc, marquée par un accueil royal en présence du Roi Mohammed VI, une série d’accords stratégiques ont été signés, avec pour objectif de renforcer les liens bilatéraux entre les deux pays et d’intensifier la coopération dans des secteurs clés. Ces 22 accords couvrent un large éventail de domaines, notamment l'énergie, les infrastructures de transport, la sécurité, la transition écologique, ainsi que l'industrie, témoignant de l’importance de ce partenariat pour le développement économique et durable du Maroc. En s’appuyant sur l’innovation et le renforcement des capacités locales, cette coopération vise à construire un avenir plus résilient face aux défis mondiaux, notamment climatiques.

L'agriculture occupe une place centrale dans cette collaboration, en raison des enjeux liés à la durabilité et à la résilience de ce secteur vital. Un Accord-Cadre a été signé pour soutenir la durabilité de l’agriculture et des forêts au Maroc, face aux pressions croissantes du changement climatique. Cet accord ambitionne également de développer la coopération agricole avec l'Afrique, positionnant le Maroc comme un trait d'union entre la France, l’Union Européenne et les pays africains. Cette collaboration vise non seulement à partager des pratiques agricoles durables mais aussi à renforcer la sécurité alimentaire et les techniques d’adaptation climatique pour les petits producteurs, renforçant ainsi la résilience des systèmes agricoles africains.

Sur le plan industriel et énergétique, cette visite d’État a permis de sceller plusieurs accords ambitieux pour le développement d’infrastructures modernes et durables. Le Maroc se tourne vers l’avenir avec des projets de production d’hydrogène vert et de décarbonation industrielle, soutenus par des partenaires français comme ENGIE. Le financement accordé au Groupe OCP s’inscrit dans cette dynamique, soutenant la création de chaînes d'approvisionnement en énergie verte et le dessalement d’eau pour l’irrigation agricole, dans un souci de gestion durable des ressources naturelles. Parallèlement, un centre de maintenance pour moteurs d’avions sera établi, valorisant le secteur de l'aéronautique marocain tout en bénéficiant de l’expertise française en la matière.

Les enjeux climatiques ont également une place prépondérante dans ces accords, qui visent à renforcer la résilience du Maroc face aux défis environnementaux. Un projet de parc éolien à Taza, dans le nord du pays, va permettre d'augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique marocain. De plus, les infrastructures portuaires de Tanger Med, visant une transition verte, sont appelées à devenir des modèles en termes de durabilité et de respect de l’environnement. Ces initiatives concrètes témoignent d'une volonté commune de promouvoir les énergies propres et de renforcer les capacités du Maroc à faire face aux conséquences du changement climatique.

Enfin, sur le plan commercial, un protocole d’accord signé entre le Groupe CMA CGM, leader mondial du transport maritime, et Tanger Med marque un tournant pour le développement de la logistique et du commerce au Maroc. Ce partenariat, qui inclut la création d’un terminal à conteneurs à Nador West Med, représente un investissement stratégique pour le pays, visant à positionner le Maroc comme un hub logistique incontournable pour le commerce mondial. Avec un objectif de 1,2 million de conteneurs dès le lancement, ce projet renforce le rôle du Maroc dans les chaînes logistiques internationales, consolidant son positionnement sur la scène économique globale.

 

https://ledesk.ma/2024/10/28/maroc-france-la-liste-detaillee-des-accords-signes-devant-mohammed-vi-et-emmanuel-macron/

 

 

DG AGRI: Nomination de spécialiste en politiques commerciale et agricoles de l’UE, ainsi qu’en négociation d’accords de libre-échange régionaux - 30/10/2024 -

Ulferdus Gijsbertus Schilthuis et Elisabetta Siracusa ont récemment été nommés directeurs respectivement pour la ‘Durabilité’ et les ‘Affaires internationales’ au sein de la Direction générale de l’agriculture et du développement rural (DG AGRI) de la Commission européenne. Leur entrée en fonction, dont la date reste à déterminer, s’inscrit dans la stratégie de l’Union européenne pour renforcer ses politiques agricoles et de développement rural.

M. Schilthuis, de nationalité néerlandaise, dispose de 19 années d’expérience au sein de la Commission européenne, dont 16 années au DG AGRI, où il a acquis une expertise approfondie en politique agricole de l'UE. Actuellement responsable de l’Unité ‘Perspectives politiques’, il a auparavant occupé plusieurs postes centrés sur la politique agricole et travaillé en tant qu’auditeur à la DG SANCO (désormais DG Santé et sécurité alimentaire). Titulaire d’une maîtrise en économie agricole de l’université de Wageningen, M. Schilthuis possède une solide connaissance des enjeux du développement durable dans l’agriculture, notamment au regard de la Politique agricole commune (PAC). Dans ses nouvelles fonctions, il appliquera cette expertise pour soutenir la durabilité dans les secteurs de production biologique, des marchés agricoles et du développement rural de l’UE.

Mme Siracusa, de nationalité italienne, amène quant à elle une expérience de plus de 30 ans, dont près de 20 au DG AGRI, où elle s’est spécialisée dans les politiques agricoles et commerciales de l’UE. Elle a joué un rôle clé dans la création des premiers accords sur les indications géographiques et dans la négociation d’accords de libre-échange régionaux ayant des répercussions sur l’agriculture européenne. Elle occupe actuellement le poste de conseillère principale au sein du Regulatory Scrutiny Board, une instance indépendante qui conseille les commissaires européens. Elle a également œuvré comme conseillère au sein de la DG FISMA sur les questions de finance durable, notamment dans les domaines de l’énergie et des forêts. Sa carrière illustre des compétences étendues en gestion, coordination interinstitutionnelle et diplomatie, qui seront déterminantes dans ses nouvelles responsabilités en tant que Directrice des affaires internationales du DG AGRI.

Ces nominations s'inscrivent dans la volonté de la Commission de faire progresser l'agenda européen en matière de durabilité et de compétitivité agricole sur la scène mondiale. En mettant à profit les compétences de M. Schilthuis et Mme Siracusa, la DG AGRI vise à renforcer la résilience du secteur agricole européen face aux défis globaux. À travers ces choix stratégiques, l’Union européenne affirme son engagement pour une agriculture durable, innovante et plus intégrée aux chaînes de valeur mondiales, tout en réaffirmant sa position de leader sur les questions environnementales et commerciales.

 

 https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/mex_24_5606

 

 

UK : Le NCP NadorCott Protection règle le litige avec Sainsbury's concernant Nadorcott - 28/10/2024 -

 

Nador Cott Protection déclare qu'un accord a été conclu avec un détaillant britannique concernant la vente "non autorisée" de Tang Gold après l'envoi de lettres de cessation et d'abstention au début de l'année.

Nador Cott Protection (NCP) a annoncé avoir conclu un accord avec le détaillant britannique Sainsbury's au sujet de ce que NCP considère depuis longtemps comme la vente "non autorisée" de mandarines Tang Gold dans ses magasins.

Le PCN a déclaré qu'il était "heureux d'annoncer qu'ils ont réglé leur litige devant la Haute Cour anglaise (réclamation n° HP- 2024-000001) sur la base que Sainsbury's a modifié sa spécification de produit et retirera Tang Gold de la vente en attendant l'issue d'autres procédures concernant Tang Gold et/ou Nadorcott".

L'accord intervient après que les tribunaux de l'UE ont rejeté le mois dernier la demande de nullité déposée par Eurosemillas contre la protection communautaire de Nadorcott, ainsi que les décisions prises par l'UE et les autorités internationales.

Le PCN a déclaré que ces décisions "servent à étayer le point de vue selon lequel Tang Gold est une variété essentiellement dérivée de Nadorcott et, par conséquent, une contrefaçon de Nadorcott, ainsi que les décisions de l'Office communautaire des variétés végétales qui indiquent que seules deux différences - liées à la fertilité - existent entre Tang Gold et Nadorcott".

Le litige contre Sainsbury's a été engagé après que le PCN a envoyé des lettres de cessation et d'abstention à plusieurs supermarchés en Europe au début de l'année.

À l'époque, Mohamed Benbiga, du PCN, avait déclaré : "Au cours de plusieurs années, nous avons été fermes et clairs sur le fait que nous ne ralentirions pas nos efforts pour défendre la variété Nadorcott. L'action en justice que nous venons de lancer contre l'un des plus grands détaillants de supermarchés du Royaume-Uni est notre signal le plus déterminé à ce jour que nous ne permettrons pas que la violation de nos droits reste sans réponse".

Le PCN a déclaré qu'il continuerait à défendre ses droits exclusifs sur Nadorcott et "se réserve le droit de prendre toutes les mesures appropriées pour empêcher l'exploitation

non autorisée de sa propriété intellectuelle dans toutes les juridictions concernées".

 


 https://www.fruitnet.com/eurofruit/ncp-settles-litigation-with-sainsburys-over-nadorcott/263258.article


 

Espagne : Des milliers d'hectares de production de fruits et légumes à Valence, Malaga et Almería auraient subi des dégâts importants - 29/10/2024 -

 

Les inondations soudaines dans certaines parties de l'intérieur du pays devraient avoir causé des pertes de plusieurs millions d'euros pour les cultures, des milliers d'hectares de production ayant été touchés. Les exploitations agricoles ont été submergées, tandis que les routes, les entrepôts et les infrastructures agricoles, y compris les fossés et l'irrigation au goutte-à-goutte, ont subi des dégâts considérables à cause de la pluie et des vents de la force d'un ouragan, selon des rapports locaux.

À Valence, le syndicat agricole Ava-Asaja a prévenu que certains agriculteurs auront subi des dommages sur 100 % de leur récolte. Les agrumes, les kakis et les légumes figurent parmi les cultures les plus touchées. Le syndicat a déclaré qu'il était encore trop tôt pour quantifier les pertes subies, car il n'est pas encore possible d'accéder à de nombreuses exploitations touchées, les routes étant impraticables.

 

Le responsable de la communication d'Ava-Asaja, Héctor Alepuz, a déclaré que l'impact ne se ferait pas sentir uniquement sur la récolte de cette année. Il a averti que de nombreux arbres seraient probablement noyés et mourraient, ce qui affecterait les futures saisons de production.

Certaines zones de La Ribera Alta, Hoya de Buñol et Utiel-Requena ont été particulièrement touchées par les aliments, tandis que des zones comme Alfarp, Catadau et Llombai, ainsi que Carlet, Tous ou La Pobla Llarga, entre autres, ont également subi des dégâts dus à la grêle.

Un autre syndicat agricole, La Unió, a noté que les pluies contribueraient à reconstituer les nappes phréatiques épuisées par la sécheresse prolongée, ainsi qu'à nettoyer les arbres d'éventuels parasites et maladies. Cependant, il reste à voir si les conditions humides causeront également des problèmes excessifs avec les champignons dans les semaines à venir.

L’Andalousie, Malaga et Almería ont été les zones les plus touchées. Selon les premières estimations, la grêle a touché quelque 4 200 hectares de cultures dans l'ouest d'Almería. Le gouvernement régional d'Andalousie a déclaré qu'il apporterait "toute l'aide nécessaire aux exploitations agricoles" une fois que les dommages causés par la tempête auront été évalués.

 

https://www.fruitnet.com/eurofruit/spain-counts-cost-of-devastating-storms/263314.article

 

 

Augmentation des échanges agroalimentaires de l'UE en juillet 2024 - 28/10/2024 -

 

En juillet 2024, l'excédent commercial agroalimentaire de l'UE a augmenté de +8% par rapport au mois précédent, atteignant 6,1 milliards d'euros, une valeur similaire à celle de juillet 2023. Cette hausse fait suite à un premier semestre 2024 déjà élevé grâce à la hausse des exportations. Entre janvier et juillet 2024, l'excédent a atteint 39,7 milliards d'euros, soit une augmentation de 1,1 milliard d'euros par rapport à la même période en 2023. Depuis janvier, les exportations cumulées de l'UE de janvier à juillet ont atteint 137,2 milliards d'euros, soit 3

% de plus qu'au cours de la même période en 2023. Les importations cumulées entre janvier et juillet ont atteint 97,5 milliards d'euros, soit 2% de plus qu'en 2023. Telles sont les principales

conclusions du dernier rapport mensuel sur le commerce agroalimentaire publié par la Commission européenne.

Importations

Les importations cumulées entre janvier et juillet ont atteint 97,5 milliards d'euros, soit 2% de plus qu'en 2023. Les importations de juillet 2024 ont augmenté de +11% en glissement mensuel pour atteindre 14,6 milliards d'euros, soit une augmentation de +23% par rapport à juillet 2023.

Les importations de l'UE de produits de cacao en provenance de Côte d'Ivoire ont augmenté de manière significative de 1,2 milliard d'euros (+50%), tandis que les importations du Nigeria ont bondi de +150% (600 millions d'euros). Les importations tunisiennes d'huile d'olive ont presque doublé, augmentant de 460 millions d'euros.

En termes de produits importés, le café, le thé, le cacao et les épices ont augmenté de 3,8 milliards d'euros (+31%), principalement en raison des prix élevés du cacao, en particulier des fèves de cacao. En revanche, les importations d'oléagineux et de protéagineux ont connu la plus forte baisse en valeur, diminuant de 1,9 milliard d'euros (-15%), notamment en provenance d'Australie, du Brésil et des États-Unis. Les importations de céréales ont diminué de 1,5 milliard d'euros (-20 %) en raison de la baisse des prix.

Exportations

Depuis janvier, les exportations cumulées de l'UE de janvier à juillet ont atteint 137,2 milliards d'euros, soit 3% de plus qu'au cours de la même période en 2023. Les exportations agroalimentaires de l'UE ont atteint 20,8 milliards d'euros en juillet 2024, en hausse de +10% par rapport au mois précédent et de +15% par rapport à juillet 2023. Les exportations de l'UE vers les États-Unis ont augmenté de 1,5 milliard d'euros (+10%), en grande partie en raison de la hausse des prix des olives et de l'huile d'olive, tandis que les exportations vers le Royaume-Uni ont augmenté de 914 millions d'euros (+3%). En revanche, les exportations de l'UE vers la Chine ont diminué de 728 millions d'euros (-8%), principalement en raison de la baisse des exportations de produits tels que la viande porcine congelée, les produits laitiers (notamment le lait écrémé en poudre et les produits laitiers frais) et les céréales.


 

Décision de la Commission (UE) 2024/2779 : Création du groupe d'experts sur l'écoconception

des produits durables et l'étiquetage énergétique - 29/10/2024 -

La décision de la Commission Européenne 2024/2779 du 24 octobre 2024 établit le Groupe d’Experts sur l’Écoconception pour les Produits Durables et l’Étiquetage Énergétique (le « Forum Ecodesign »). Ce groupe a pour objectif de regrouper l'expertise et les conseils des États membres et d'autres parties prenantes sur les exigences d’écoconception et l’étiquetage énergétique des produits. Il remplace les précédents forums en intégrant un cadre commun pour une consultation équilibrée et systématique, conformément aux règlements 2024/1781 et 2017/1369.

Les principales missions du Forum incluent l'assistance à la Commission dans la mise en œuvre des activités relatives à l’écoconception, la préparation des actes d’exécution et la promotion d’échanges de pratiques exemplaires en matière de produits durables. Le groupe pourra être consulté sur les politiques de conception durable, et son rôle vise à renforcer l'expertise dans ce domaine tout en soutenant l’objectif de durabilité de l'Union européenne.

Le Forum Ecodesign est constitué de jusqu'à 250 membres, désignés soit pour représenter les autorités des États membres, soit pour apporter une vision commune de divers secteurs d’intérêt (industrie, PME, ONG, etc.). La sélection des membres se fait via un appel public continu, et les membres sont tenus de respecter des obligations de confidentialité en lien avec leur participation. Le président du groupe est un représentant des services compétents de la Commission.

Le fonctionnement du Forum est strictement encadré par des règles qui garantissent sa transparence et sa conformité aux procédures standard des groupes d’experts. Ses réunions peuvent se tenir en présentiel ou en virtuel, et les minutes de ses délibérations doivent être publiées pour permettre une transparence maximale. Des sous-groupes peuvent être créés pour examiner des questions spécifiques, et des experts externes peuvent être invités ponctuellement.

Le Forum est soumis à des règles de transparence : les données sur les membres et les observateurs sont publiées dans le Registre des groupes d’experts de la Commission, et les documents relatifs aux réunions sont disponibles, sauf en cas d’exceptions pour des raisons de confidentialité. La Commission peut offrir un soutien financier pour faciliter la participation des organisations de consommateurs, des ONG environnementales et des représentants des PME, notamment les microentreprises, dans la limite des ressources budgétaires disponibles.

En conclusion, la décision 2024/2779 établit une structure de consultation collaborative, assurant une représentation équilibrée des parties prenantes et une transparence accrue dans le

domaine de l’écoconception et de l’étiquetage énergétique, en alignement avec les objectifs environnementaux de l'UE.

 

 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=OJ:L_202402779

 

 

La Coalition Européenne pour le Financement de l’Efficacité Énergétique : Un Partenariat Stratégique pour un Avenir Durable - 30/10/2024 -

La Commission européenne vient d’annoncer l’adhésion de 49 institutions financières à la Coalition européenne pour le financement de l'efficacité énergétique, un regroupement stratégique qui comprend également les 27 États membres de l'Union européenne (UE). Cette coalition, composée d'institutions financières tant publiques que privées, regroupe banques, associations bancaires, firmes d'investissement et banques de développement. Ces nouveaux adhérents, ayant signé une déclaration d’intention, participeront activement aux trois niveaux de coopération proposés par la Coalition : l’Assemblée générale, la Plateforme d’experts et les Pôles nationaux, soulignant ainsi leur engagement pour l’efficacité énergétique en Europe.

Cette initiative fait suite à la signature, le 19 décembre 2023, de la Déclaration commune des 27 pays de l’UE lors du Conseil de l’Énergie, officialisant leur soutien à la Coalition. Ce document souligne l’urgence de mobiliser les investissements privés pour l’efficacité énergétique et de concevoir un cadre de financement durable, capable de favoriser les investissements dans ce domaine. L’adhésion des institutions financières marque donc une étape importante vers la constitution d’un partenariat trilatéral associant les États membres, les institutions financières et la Commission européenne.

Le processus d’adhésion a été lancé entre juin et septembre 2024, période durant laquelle 73 institutions ont candidaté, parmi lesquelles 49 ont été sélectionnées, couvrant la totalité des pays de l’UE. Ces institutions collaboreront directement avec la Commission et les États membres pour co-construire le programme de travail de la Coalition. Une deuxième phase d’adhésions, prévue pour début 2025, permettra d'intégrer d’autres acteurs spécialisés dans le financement de l’efficacité énergétique, répondant ainsi aux besoins spécifiques de ce secteur stratégique.

La Coalition s'inscrit dans le cadre du plan REPowerEU et de la communication « EU Save Energy », et répond aux conclusions du Conseil européen de 2022, visant à intensifier les investissements en faveur de l’efficacité énergétique. Il s’agit de la première initiative de ce genre, visant à consolider le marché autour d’un objectif commun de financement de l’efficacité énergétique, en soutenant les pays de l'UE dans le développement de solutions de marché adaptées.

La Coalition s’appuie également sur les réalisations du Groupe des institutions financières pour l’efficacité énergétique (EEFIG), mis en place par la Commission et l’Initiative Financière du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP FI). Le EEFIG a constitué une plateforme de dialogue fructueuse avec les institutions financières, permettant de produire des études et des recommandations concrètes pour le développement du financement de l’efficacité énergétique. UNEP FI demeure un partenaire privilégié de la Coalition, apportant ainsi continuité et expertise dans ce nouveau cadre de coopération. La Coalition se présente donc comme un levier puissant pour soutenir la mise en œuvre des politiques de l'UE et pour catalyser les investissements privés vers un avenir énergétique plus durable et efficace en Europe.

 

 https://energy.ec.europa.eu/news/coalition-welcomes-49-financial-institutions-members-2024-10-30_en

 

 

Le Royaume-Uni Envisage de Relancer un Dialogue Commercial Stratégique avec la Chine

- 29/10/2024 -

Le secrétaire britannique aux Affaires et au Commerce, Jonathan Reynolds, a récemment exprimé son ouverture à la relance d’un dialogue commercial stratégique avec la Chine, dans le cadre d’un effort renouvelé du Royaume-Uni pour rétablir des liens économiques avec Pékin après des années de stagnation. Reynolds a indiqué que le commerce est un domaine dans lequel une coopération avec la Chine est non seulement possible, mais aussi souhaitable, tout en précisant que la Grande-Bretagne aurait ses propres attentes commerciales si ce dialogue venait à se réactiver. Ces déclarations marquent un tournant dans la politique commerciale britannique vis-à-vis de la Chine, en opposition à la position de gel des relations prise par le gouvernement conservateur précédent.

L’un des principaux outils de dialogue envisagé est la Commission économique et commerciale conjointe Royaume-Uni-Chine (JETCO), instituée pour favoriser le commerce et l’investissement bilatéral. La JETCO, gelée suite à la répression de Pékin à Hong Kong, avait été conçue pour faciliter des accords commerciaux mineurs et renforcer les échanges économiques entre les deux nations. En organisant des forums réguliers, auxquels participent ministres et dirigeants d’entreprises, la JETCO permet de traiter des obstacles commerciaux qui freinent les échanges. Le rétablissement de cette commission pourrait signaler une volonté accrue du Royaume-Uni de restaurer des liens commerciaux avec la Chine, tout en veillant à défendre ses propres intérêts économiques.

Lors d’une récente rencontre des ministres du Commerce et de l’Investissement du G20, Jonathan Reynolds a profité de l’occasion pour aborder avec Wang Shouwen, le vice-ministre chinois du Commerce, les restrictions qui continuent de peser sur les exportations britanniques de porc vers la Chine. Cette situation illustre les défis actuels auxquels le commerce britannique est confronté et la nécessité pour le Royaume-Uni de résoudre de tels différends pour protéger ses intérêts locaux.

Ce dialogue entre Reynolds et Wang intervient dans un contexte de réengagement diplomatique plus large avec la Chine. En effet, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, s’est récemment rendu à Pékin et à Shanghai, tandis qu’une visite de la Chancelière Rachel Reeves en Chine est prévue pour début 2025. Ce rapprochement progressif s’inscrit dans une stratégie britannique visant à s’aligner sur l’approche des autres pays du G7, tels que les États-Unis, dont les responsables politiques et ministres dialoguent régulièrement avec leurs homologues chinois, malgré les tensions diplomatiques. Reynolds a fait remarquer que, par rapport aux autres membres du G7, le Royaume-Uni a eu jusqu’à présent une relation particulièrement distante avec la Chine.

Pour Reynolds, bien que la Chine soit le sixième plus grand partenaire commercial du Royaume-Uni, la relation entre les deux pays reste complexe et unique. Le secrétaire reconnaît que des discussions franches sont parfois nécessaires en raison de désaccords politiques. Cependant, il réaffirme que le commerce reste une sphère propice à la coopération, même dans un contexte de relations tendues. En mettant l’accent sur les intérêts communs dans le domaine commercial, Jonathan Reynolds semble vouloir dessiner les contours d’un partenariat pragmatique avec la Chine, tout en affirmant la position et les exigences de la Grande-Bretagne sur la scène internationale.

https://www.politico.eu/article/uk-trade-chief-open-to-restarting-trade-dialogue-with-china/

 

 

La commission : Redéfinition des engagements avec la chine en faveur des intérêts économiques et sécuritaires de l’UE - 29/10/2024 -

Alors qu’Ursula Von der Leyen s’apprête à entamer un second mandat à la présidence de la Commission européenne, son équipe de commissaires désignés s’avère particulièrement critique à l’égard de la Chine. Kaja Kallas, ancienne Première ministre estonienne et future haute représentante de l’Union pour la politique étrangère, incarne ce changement d'approche. Plutôt que de reprendre la ligne officielle de l'UE de 2019 décrivant la Chine comme un "partenaire, compétiteur économique et rival systémique", Kallas insiste désormais sur l’aspect rivalité.

Dubravka Šuica, future commissaire pour les affaires méditerranéennes critique l’influence grandissante de la Chine, ainsi que de la Russie, dans cette région stratégique. Pour Šuica, l’activisme de Pékin dans le bassin méditerranéen constitue une véritable menace pour la réputation et l’influence de l’Union européenne. Ce durcissement s'étend également au domaine du climat, un secteur où l’UE souhaitait initialement maintenir des collaborations avec la Chine. Mais le futur commissaire au climat, Wopke Hoekstra, appelle aujourd’hui à réduire la dépendance européenne face à Pékin. Il pointe notamment le recours croissant de la Chine au charbon et les subventions massives de Pékin à ses véhicules électriques, qui inondent le marché européen.

Le soutien de Teresa Ribera, future vice-présidente pour les transitions vertes et digitales, à l’enquête anti-subventions visant les véhicules électriques chinois, reflète ce changement de cap. Si elle appuie pleinement cette enquête, Ribera appelle également à une réflexion stratégique plus large pour garantir l’avenir de l’industrie automobile en Europe. Alors que l’économie chinoise ralentit, Pékin intensifie ses exportations vers l’Europe, profitant d’une ouverture européenne qui reste fidèle aux principes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais cette ouverture risque de se réduire face aux nouvelles priorités défendues par la Commission.

Maroš Šefčovič, commissaire désigné pour le commerce et la sécurité économique, renforce cette position. Selon lui, l’UE doit étoffer ses outils autonomes pour lutter contre les déséquilibres commerciaux créés par le modèle économique interventionniste de la Chine. Pour Šefčovič, les surcapacités industrielles chinoises et leurs répercussions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales exigent une réponse stratégique européenne. Il insiste sur un dialogue soutenu, tout en plaidant pour une utilisation judicieuse des instruments européens pour défendre les intérêts économiques de l’UE.

Alors que les relations sino-européennes continuent de se tendre, l’Union semble réorienter sa politique commerciale dans une optique de résilience et d’indépendance stratégique. Si un retour de Donald Trump à la présidence américaine devait accroître les tensions sino-américaines, le flux d'exportations chinoises vers l'Europe pourrait s’intensifier davantage, renforçant la nécessité pour l’UE d'adopter des mesures autonomes. La nouvelle Commission européenne s'apprête ainsi à redéfinir les termes de son engagement avec la Chine, privilégiant désormais une approche ferme et proactive pour défendre ses intérêts économiques et sécuritaires.

https://www.politico.eu/article/eu-commission-braces-tougher-relationship-china-trade-kaja-kallas/

 

 

UE : Adoption de 35 % de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine

- 29/10/2024 -

La Commission européenne a adopté, le 29 octobre, un règlement marquant un tournant significatif dans les relations commerciales entre l’Union européenne et la Chine. Cette nouvelle législation impose des droits de douane supplémentaires pouvant atteindre 35 % sur les voitures électriques importées de Chine. Cette décision a pour objectif de rétablir des conditions de concurrence équitables, en réponse à des allégations selon lesquelles les constructeurs chinois profiteraient de subventions publiques massives, leur conférant un avantage déloyal sur le marché européen. Ces surtaxes viennent s’ajouter à une taxe initiale de 10 % et entreront en vigueur immédiatement, dès le 30 octobre, après leur publication dans le Journal officiel de l’UE.

Malgré l’opposition manifeste de l’Allemagne et de quatre autres États membres, la Commission européenne a décidé de maintenir cette mesure protectrice pour la filière automobile européenne, qui représente près de 14 millions d'emplois. Cette initiative découle d’une enquête approfondie menée par la Commission, visant à identifier et à contrer les pratiques jugées déloyales de la part de Pékin. Dans un effort de négociation, Valdis Dombrovskis, le commissaire européen au Commerce, a dialogué avec son homologue chinois, Wang Wentao, jusqu’à la dernière minute pour tenter de parvenir à un accord. Bien que ces pourparlers n'aient pas abouti, les deux parties ont convenu de poursuivre les consultations, ouvrant ainsi une possibilité de lever ces surtaxes si un compromis est trouvé concernant les moyens de compenser les préjudices identifiés.

En réaction à cette décision, la Chine a dénoncé ce qu'elle considère comme des « pratiques protectionnistes » de la part de l'UE, annonçant le lancement d’enquêtes antidumping ciblant des produits européens tels que le porc, les produits laitiers et le cognac. Cette riposte met en lumière des intérêts économiques sensibles pour certains États membres, créant ainsi des tensions au sein de l’UE. De plus, cette situation révèle des divisions au sein de l’Union : l’Allemagne et d’autres pays ont voté contre les surtaxes, mais n'ont pas réussi à obtenir une majorité suffisante pour empêcher l’adoption de cette mesure, face aux préoccupations croissantes concernant la compétitivité de l’industrie automobile européenne.

Cette évolution des relations commerciales entre l’UE et la Chine souligne un climat de tensions économiques grandissant, où la nécessité de protéger les industries locales se heurte aux principes du libre-échange. À l'heure où l'UE cherche à se défendre contre des pratiques qu'elle juge déloyales, cette situation pose des questions fondamentales sur l'avenir des relations commerciales et sur la manière dont les deux géants économiques peuvent naviguer dans un paysage commercial de plus en plus complexe.

https://www.euractiv.fr/section/economie/news/lue-adopte-jusqua-35-de-droits-de-douane-sur-les-voitures-electriques-importees-

de-chine/          

                                                                                                                                              

La Chine saisit l’OMC face aux surtaxes de l’UE sur ses voitures électriques - 30/10/2024 -

La Chine a récemment déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester les surtaxes douanières imposées par l’Union européenne (UE) sur les voitures électriques chinoises, une décision qu’elle qualifie de « protectionniste ». La Commission européenne a en effet adopté un règlement prévoyant une surtaxe de 10 % à 35 % sur ces véhicules, en plus de la taxe existante de 10 %.

Cette initiative vise à contrer ce que Bruxelles estime être une concurrence déloyale, les constructeurs chinois bénéficiant, selon elle, de subventions publiques avantageuses. En dépit des réticences exprimées par l’Allemagne et d’autres États membres, cette mesure a été adoptée, et certains représentants de l’industrie automobile allemande craignent un possible « conflit commercial » qui pourrait nuire aux marques automobiles allemandes, très présentes en Chine, le premier marché automobile mondial.

Le ministère chinois du Commerce a fermement dénoncé cette décision, réaffirmant sa volonté de protéger les droits des entreprises chinoises et privilégiant le dialogue pour résoudre ces tensions commerciales. De son côté, l’UE justifie ces surtaxes en insistant sur leur caractère « proportionné et ciblé » afin de rétablir des conditions de concurrence équitables. Les importations de véhicules électriques chinois ont en effet grimpé en flèche dans l’UE, atteignant 14 % du marché. Valdis Dombrovskis, commissaire européen au Commerce, a tenté de trouver une solution négociée avec Wang Wentao, ministre chinois du Commerce, sans parvenir à un compromis. Les deux parties ont néanmoins convenu de poursuivre leurs consultations, avec l’espoir de trouver une alternative aux surtaxes.

Les surtaxes varient en fonction des marques : Tesla est taxé à 7,8 % tandis que SAIC, qui n’a pas coopéré à l’enquête européenne, fait face à un taux de 35,3 %. Les surtaxes pour les autres constructeurs chinois oscillent entre ces deux extrêmes. La Chambre de commerce chinoise auprès de l’UE a vivement critiqué cette décision, qualifiée de « politiquement motivée », tandis qu’Antoine Armand, ministre français de l’Économie, a applaudi cette mesure comme étant essentielle pour protéger les intérêts économiques européens. Toutefois, cette initiative suscite également des craintes en France, certaines filières comme celle du cognac craignant des répercussions sur leurs exportations vers la Chine.

Ce différend entre la Chine et l’Europe reflète un climat de tensions économiques globales, marqué par les critiques des États-Unis et de l’UE sur les pratiques commerciales chinoises dans des secteurs variés, tels que les énergies renouvelables. Ce bras de fer sino-européen met en évidence les difficultés de maintenir un équilibre entre les exigences de protection des industries nationales et les principes de libre-échange dans un contexte de marché mondial de plus en plus tendu.

 

 

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