L'impact des intempéries et des inondations qui ont suivi en Espagne sur le marché des légumes de serre reste relativement limité pour l'instant. Jonathan Vandesande, de l'exportateur belge FMB, explique que si la situation est désastreuse pour les personnes touchées, le principal problème à court terme est d'ordre logistique. Les inondations ont rendu de nombreuses routes impraticables ou difficiles à emprunter, ce qui a entraîné des perturbations dans le transport des légumes de serre, tels que les tomates, les concombres et les poivrons, de l'Espagne vers d'autres marchés européens.
Alors que la Belgique passe de l'approvisionnement local et néerlandais à la saison espagnole, de nombreux clients se sont déjà tournés vers les produits espagnols. Toutefois, les inquiétudes concernant la baisse potentielle des volumes due aux inondations ont conduit à explorer d'autres solutions, telles que le recours à d'autres fournisseurs. Malgré cela, M. Vandesande note qu'il n'y a pas eu de panique généralisée. Des appels ont été passés pour confirmer la disponibilité des stocks, mais en général, le marché semble calme pour l'instant. Il ajoute que les producteurs espagnols eux-mêmes ne sont pas certains de l'ampleur de l'impact de la tempête sur le rendement de leurs cultures.
M. Vandesande ne s'attend pas à une perturbation majeure du marché, expliquant que même si 15 % de la récolte espagnole est perdue, la chaîne d'approvisionnement peut absorber cette perte. Cela s'explique en partie par le fait que, contrairement à ce qui se passait il y a 15 ans, lorsque l'Espagne était le principal fournisseur pendant l'hiver, d'autres pays, notamment la Grèce, l'Italie, le Maroc et la Turquie, fournissent désormais d'autres sources de légumes de serre. On s'attend à ce que ces pays comblent une partie du déficit, en particulier pour des produits tels que les tomates, les concombres et les poivrons. Les effets de la tempête sur des produits spécifiques deviendront plus clairs dans les jours à venir.
Alors que les médias nationaux ont prédit des augmentations de prix pour divers légumes, les commerçants n'ont pas encore constaté de hausses significatives. Les prix des tomates sont restés stables, bien qu'il y ait une certaine pression sur les prix des concombres et des poivrons, en partie à cause de la fin de la saison belge. De nombreux clients attendent encore d'évaluer la situation avant de prendre des décisions.
Selon M. Vandesande, le principal problème qui se posera dans l'avenir immédiat sera d'ordre logistique. Bien que certains camions soient déjà chargés, les inondations les empêchent de circuler sur les routes. Les transporteurs ont déjà informé certains clients qu'ils ne pouvaient pas garantir des livraisons en temps voulu, et l'état des marchandises une fois arrivées suscite des inquiétudes. Pour l'instant, le marché va continuer à surveiller la situation, la logistique étant le facteur clé qui pourrait déterminer si les effets de la tempête vont s'aggraver.
Durant la saison 2023/24 (d'octobre à septembre), la Pologne a importé un volume record de mandarines en provenance d'Égypte, selon EastFruit. En effet, au cours des 11 premiers mois de la saison, l'Égypte a directement fourni 6,8 milliers de tonnes de mandarines à la Pologne, soit plus du double du total de 3 milliers de tonnes enregistré la saison précédente. Cette performance a permis à l'Égypte de se hisser à la sixième place parmi les fournisseurs de mandarines sur le marché polonais, un bond significatif par rapport à sa position de 10e-12e place il y a seulement 3 à 4 ans.
Les mandarines constituent la deuxième exportation d'agrumes la plus importante d'Égypte, bien qu'elles restent loin derrière les oranges. Malgré cela, les exportateurs égyptiens continuent de diversifier leur offre en s'ouvrant à de nouvelles catégories et marchés. La Pologne, avec ses importations croissantes de fruits et légumes, représente une opportunité prometteuse pour cette diversification. En effet, les importations saisonnières de mandarines en Pologne varient traditionnellement entre 140 000 et 170 000 tonnes, avec un record attendu pour cette saison. Bien que l'Espagne reste le principal fournisseur de mandarines en Pologne, sa part de marché a diminué au fil des ans. Autrefois responsable de 54-58% des importations de mandarines de la Pologne, cette part a chuté à 40-47% ces deux dernières saisons. En conséquence, les fournisseurs d'autres pays, dont l'Égypte, voient leur part de marché augmenter progressivement.
Au cours des cinq dernières saisons, la Turquie a renforcé ses exportations vers la Pologne de 50%, atteignant 21 000 tonnes, tandis que l'Italie et la Grèce ont augmenté leurs exportations d'un tiers, avec respectivement 15 000 et 14 000 tonnes. Toutefois, les exportateurs égyptiens ont enregistré la plus forte progression, multipliant presque par quatre leurs exportations vers la Pologne depuis la saison 2019/20. Pour soutenir cette dynamique, un événement organisé par le projet FAO/BERD « Food Security Package SEMED – Diversifying and Adding Value to Export Markets » facilitera, le 14 novembre à Varsovie, des négociations entre les chaînes de supermarchés d'Europe de l'Est et les fournisseurs de fruits et légumes d'Égypte et du Maroc. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'une mission commerciale pour les exportateurs égyptiens et marocains.
https://east-fruit.com/en/news/egypt-doubles-direct-exports-of-mandarins-to-poland-last-season/
La récente conférence de la COP16, tenue à Cali, en Colombie, a pris fin avec des avancées significatives, largement influencées par le rôle unifié de l'Union européenne et de ses États membres. Parmi les principales réalisations figure la création du Fonds de Cali, destiné à encourager le partage des bénéfices financiers issus du séquençage génétique. Désormais, les entreprises qui utilisent des ressources génétiques pour développer de nouveaux produits, tels que des médicaments, pourront reverser une partie des bénéfices aux pays d'origine, riches en biodiversité. Fait marquant, la moitié de ce fonds sera allouée aux communautés autochtones et locales, reconnaissant leur contribution essentielle à la préservation de la biodiversité. En parallèle, un nouveau programme de travail a été lancé pour soutenir davantage ces communautés et souligner leur rôle de gardiens de la biodiversité, une approche également adoptée au sein de l'UE.
La conférence a également abouti à d'autres décisions cruciales, incluant un plan d'action reliant la biodiversité et la santé, l'intégration des initiatives climatiques et de biodiversité au niveau de l'ONU, ainsi que des protocoles avancés pour identifier les zones marines écologiquement significatives. Ces protocoles sont essentiels pour faire progresser le Traité sur la biodiversité au-delà des juridictions nationales et pour atteindre l'objectif ambitieux de protéger 30 % des zones océaniques d'ici 2030.
En matière de mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal 2022, quarante-quatre pays ont soumis des stratégies nationales de biodiversité et des plans d'action révisés, et 119 Parties, y compris l’UE, ont enregistré leurs objectifs nationaux dans l’outil de rapport en ligne. Ces contributions serviront de base pour les premiers rapports nationaux attendus en 2026, marquant une étape importante vers l'atteinte des objectifs mondiaux de biodiversité.
Malgré ces succès, des contraintes de temps ont empêché de finaliser les discussions sur le comblement du déficit de financement pour la biodiversité. Des décisions essentielles sont donc reportées aux prochaines réunions intersessionnelles. Lors de la COP15, il avait été décidé qu’un mécanisme financier mondial dédié ne serait envisagé qu’après 2030. Dans ce contexte, il était jugé prématuré de répondre aux demandes de certains pays souhaitant établir un nouveau fonds sans en clarifier les sources et les fonctions. Les discussions se poursuivront pour définir le rôle et les modalités de financement d’un tel mécanisme.
Tout au long de la conférence, l’UE a démontré un fort leadership, s'appuyant sur ses politiques établies et ses objectifs ambitieux en matière de biodiversité. Elle a réaffirmé son engagement à doubler son financement externe pour la biodiversité, atteignant ainsi un objectif de 7 milliards d’euros. De plus, elle a initié des discussions novatrices autour des « crédits nature », visant à soutenir durablement les efforts de conservation au niveau mondial. Par ses actions, l'UE continue de montrer l'exemple, alliant objectifs nationaux et engagement mondial pour protéger la biodiversité et lutter contre le déclin écologique.
Le Conseil a formellement adopté ce jour le règlement modifié relatif aux comptes économiques européens de l’environnement, le système statistique commun de l'UE qui rassemble des informations économiques et environnementales. Les nouvelles règles élargissent le champ d'application des comptes économiques européens de l'environnement, en introduisant des comptes relatifs aux forêts, aux écosystèmes et aux subventions environnementales. Le règlement modifié vise à fournir de meilleures informations aux fins du pacte vert pour l'Europe, afin de soutenir le suivi et l'évaluation des progrès accomplis par l'UE dans la réalisation de ses objectifs environnementaux.
Le règlement actuel relatif aux comptes économiques européens de l'environnement établit un cadre commun pour la collecte, l'élaboration, la transmission et l'évaluation des comptes économiques européens de l'environnement. Le règlement comporte six modules, y compris sur les comptes des émissions atmosphériques et les taxes environnementales. Il est essentiel d'obtenir des États membres des données pertinentes et détaillées afin de maintenir l'UE sur la bonne voie pour atteindre les objectifs du pacte vert pour l'Europe. Par conséquent, le nouveau règlement introduit trois nouveaux modules relatifs aux comptes de l’environnement pour assurer un suivi plus complet : Les États membres commenceront à communiquer ces données à la Commission (Eurostat) en 2025 et 2026.
Le règlement modifié introduit un nouveau portail de données statistiques (tableau de bord statistique) pour les comptes économiques de l'environnement, qui reprendra les indicateurs clés et les données provenant de ces comptes d'une manière compréhensible et accessible pour tous les utilisateurs. Il contiendra également des données sur les investissements des États membres dans l'atténuation du changement climatique. La Commission (Eurostat) assurera la gestion du portail de données à partir de décembre 2024 et il sera mis à jour une fois par an. Il sera mis à la disposition du public sur le site internet d'Eurostat.
Cette adoption formelle constitue la dernière étape de la procédure législative ordinaire. Ce règlement va maintenant être publié au Journal officiel de l'Union européenne et entrera en vigueur vingt jours après sa publication. Au plus tard le 31 décembre 2024 et au moins tous les deux ans par la suite, Eurostat publiera des données et des statistiques sur l'atténuation du changement climatique, y compris sur les investissements connexes.
Dans un délai de deux ans à compter de la date d'entrée en vigueur du règlement, la Commission présentera un rapport sur la qualité des données disponibles sur les subventions en faveur de l'énergie, y compris les subventions aux combustibles fossiles, l'adaptation au changement climatique et concernant l'eau, et pourra soumettre une proposition législative visant à introduire trois nouveaux modules supplémentaires dans ces domaines.
Le Conseil a adopté ce jour des conclusions sur le rapport spécial de la Cour des comptes relatif à la politique de l'UE en matière d'hydrogène renouvelable. Dans ces conclusions, le Conseil se félicite du rapport, demande la mise en œuvre rapide du cadre réglementaire de l'UE, encourage le développement d'un réseau de transport interconnecté et invite la Commission à prendre des mesures qui soutiennent aussi bien la compétitivité de l'industrie de l'UE que la sécurité des investissements.
Les conclusions du Conseil adoptées ce jour font suite à une analyse approfondie du rapport spécial relatif à la politique de l'UE en matière d'hydrogène renouvelable. Le rapport détermine dans quelle mesure la Commission est parvenue à créer les conditions propices à l'émergence des marchés de l'hydrogène renouvelable et de l'hydrogène bas carbone. Le rapport évalue les communications politiques et les propositions législatives de l'UE (à savoir la stratégie de l'UE pour l'hydrogène, le plan REPowerEU, la directive sur les énergies renouvelables (RED III), le règlement REFuelEU sur l'aviation, le règlement "FuelEU Maritime", le règlement pour une industrie "zéro net" et le train de mesures sur le gaz) ainsi que les programmes de financement visant à développer la chaîne de valeur de l’hydrogène.
Dans ses conclusions, le Conseil note que le Conseil et le Parlement ont déjà adopté des propositions législatives importantes (notamment le train de mesures sur le gaz et l'hydrogène et le règlement pour une industrie "zéro net"), qui aideront l'UE à réaliser ses objectifs en matière d'énergie et de climat et à renforcer la compétitivité de l'industrie stratégique "zéro net" de l'UE. Toutefois, pour que ces actes législatifs contribuent à l'émergence de l'écosystème européen de l'hydrogène, il importe que le cadre juridique existant soit mis en œuvre rapidement.
Les conclusions attachent une importance particulière aux plans nationaux en matière d'énergie et de climat des États membres lors de l'examen des objectifs au niveau de l'Union pour la
production et l'importation d'hydrogène.
Conformément aux conclusions adoptées ce jour, l'interconnexion des réseaux européens revêtira une grande importance pour faciliter le transport et le stockage transfrontaliers de l’hydrogène ainsi que pour relier les producteurs et les acheteurs.
Dans ses conclusions, le Conseil invite la Commission à tenir compte des recommandations de la Cour des comptes européenne et à leur donner suite par des mesures cohérentes, tout en
assurant un juste équilibre entre la garantie d'un avantage concurrentiel pour l'industrie européenne, d'une part, et la sécurité des investisseurs, d'autre part.
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La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, ne participera finalement pas à la conférence COP29, prévue à Bakou, en Azerbaïdjan. Bien qu’initialement annoncée parmi les intervenants, la Commission européenne a confirmé son absence, invoquant ses obligations institutionnelles. En effet, Von der Leyen supervise actuellement le processus de nomination de nouveaux commissaires européens, avec des auditions au Parlement européen prévues cette semaine et la semaine prochaine. Tim McPhie, porte-parole de la Commission, a précisé que cette période de transition empêchait la présidente de se libérer pour la conférence.
Son absence s’ajoute à celles d'autres leaders de pays majeurs émetteurs de CO₂, comme Emmanuel Macron, Justin Trudeau, Cyril Ramaphosa, Joe Biden, Luiz Inácio Lula da Silva, et Anthony Albanese. Tous ces dirigeants, qui se sont publiquement engagés pour le climat, n’assisteront pas à la COP29, soulignant un manque de représentation des figures politiques influentes traditionnellement perçues comme des « champions » de la cause climatique. En revanche, d’autres dirigeants qui prendront la parole à Bakou, tels que Giorgia Meloni et Viktor Orbán, sont connus pour leur position sceptique vis-à-vis des politiques climatiques, renforçant les inquiétudes des militants face à un possible manque d’engagement lors de cet événement.
Depuis son investiture en 2019, Ursula Von der Leyen avait participé à toutes les conférences annuelles de l’ONU sur le climat, sa première étant la COP25 à Madrid. Son absence à Bakou reflète néanmoins le statut perçu comme « mineur » de cette COP29, où la participation devrait être en baisse à tous les niveaux. Cependant, les défenseurs du climat espèrent que la conférence enverra malgré tout un message de solidarité et de détermination, surtout si le contexte géopolitique devait évoluer. En effet, une éventuelle réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis pourrait bouleverser davantage les dynamiques internationales sur les enjeux climatiques.
Pour sa part, le président du Conseil européen, Charles Michel, n’a pas encore confirmé s’il serait présent à Bakou, et son bureau n’a pas donné suite aux questions sur sa participation. Cette incertitude, ajoutée aux absences annoncées, pose la question de la volonté réelle des dirigeants européens de donner une impulsion forte à la lutte contre le changement climatique à l’échelle mondiale. Alors que la COP29 s’annonce moins marquante que les éditions précédentes, les espoirs reposent désormais sur les représentants présents pour renouveler leur engagement en faveur d’actions climatiques concrètes et ambitieuses.
https://www.politico.eu/article/ursula-von-der-leyen-skip-united-nations-climate-talk-cop29/
Le ministre de l'Agriculture du Brésil, Carlos Fávaro, et l'ambassadeur du Pérou, Rómulo Acurio, ont scellé un accord cette semaine visant à faciliter les échanges agricoles entre les deux pays. Ce nouvel engagement commercial permettra d'ouvrir le marché péruvien aux pommes brésiliennes, tandis que les agrumes péruviens bénéficieront d'un accès élargi au marché brésilien. Cette entente marque une étape importante dans le renforcement des relations commerciales entre le Brésil et le Pérou, chacun s'efforçant de stimuler les échanges de produits agricoles pour favoriser une croissance économique mutuelle.
Au cours de cette rencontre, les délégations ont également échangé autour du port de Chancay, un projet d'infrastructure de grande envergure dont l'ouverture est prévue pour ce mois-ci. Situé à 65 km au nord de Lima, ce méga-port représente un investissement de 3 milliards de dollars et pourrait transformer le commerce maritime péruvien et régional.
Le gouvernement brésilien y voit une opportunité stratégique pour faciliter l'exportation de produits agricoles vers de nouveaux marchés, en particulier vers l'Asie, où la demande pour les denrées brésiliennes est en constante augmentation.
L'ouverture du port de Chancay s'inscrit dans un contexte de développement accéléré des infrastructures en Amérique latine, avec des projets visant à faciliter les échanges transcontinentaux. Le Brésil espère que cet accès direct à un port de cette envergure pourra renforcer sa compétitivité sur le marché asiatique, en réduisant les coûts logistiques et en accélérant les délais de livraison pour ses exportations. L'infrastructure pourrait ainsi devenir un axe de transit essentiel pour divers produits brésiliens, allant des pommes aux autres denrées agricoles.
Cet accord commercial illustre la volonté des gouvernements péruvien et brésilien de renforcer leur coopération économique et de diversifier leurs débouchés internationaux. En se focalisant sur des produits agricoles spécifiques, le Brésil et le Pérou démontrent une approche stratégique pour maximiser les bénéfices mutuels de ce partenariat. À travers cette initiative, les deux pays s'affirment également comme des acteurs clés du commerce agricole en Amérique latine, s'engageant dans une dynamique de coopération renforcée et de développement économique soutenu pour les années à venir.
Le ministre jordanien de l’Eau et de l’Irrigation, Raed Abu Saud, a officialisé un partenariat crucial avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en signant un accord visant à lancer l’Initiative sur la rareté de l’eau dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (NENA). Ce projet ambitieux, destiné à lutter contre la pénurie d’eau dans une région particulièrement vulnérable, vise à renforcer la planification des ressources hydriques et à promouvoir une utilisation durable de l’eau, notamment pour l’agriculture, un secteur vital mais très consommateur.
Raed Abu Saud a souligné que cette initiative s’inscrit pleinement dans les efforts de la Jordanie pour assurer sa sécurité hydrique. En s’engageant dans cette démarche, le pays cherche non seulement à moderniser ses techniques d’irrigation, mais aussi à réduire l’impact du changement climatique sur ses ressources naturelles. Dans une région où les ressources en eau sont limitées et la demande croissante, cette initiative apparaît comme une réponse nécessaire pour garantir un avenir plus stable.
La FAO, représentée par Nabil Assaf, a également mis en avant l’importance de ce partenariat pour faire face aux défis de la pénurie d’eau. Assaf a déclaré que cette coopération pourrait renforcer la résilience des communautés jordaniennes face aux crises hydriques en renforçant les capacités locales de gestion de l’eau. La FAO apporte ainsi un soutien technique et financier pour l’initiative, avec un budget total de 31,5 millions de dollars réparti sur 17 axes de travail, dont 15 sont actuellement activement soutenus par la Jordanie.
Grâce aux efforts déployés dans le cadre de cette initiative, la Jordanie a réussi à réduire sa consommation d’eau agricole à 51 % des ressources disponibles, soit bien en dessous de la moyenne mondiale de 85 %. Cette avancée majeure démontre l’efficacité des politiques adoptées, mais met également en lumière les limites auxquelles le pays doit encore faire face.
Les défis demeurent, car les ressources en eau de la Jordanie restent insuffisantes pour répondre aux besoins de la population. Actuellement, les 14 barrages jordaniens, qui totalisent une capacité de 280 millions de mètres cubes, ne sont remplis qu’à 25 % de leur capacité. Par ailleurs, la majorité des bassins d’eau souterraine sont fortement épuisés, rendant urgente la recherche de solutions alternatives.
Pour répondre à ces défis, la Jordanie a lancé un projet stratégique de dessalement et de transport d’eau reliant Aqaba à Amman. Ce projet devrait produire environ 300 millions de mètres cubes d’eau dessalée par an dès 2027, renforçant ainsi la résilience du pays face à la crise hydrique. Ce projet d’envergure, conjugué à l’Initiative sur la rareté de l’eau, incarne la vision de la Jordanie pour une gestion durable de ses ressources en eau, contribuant ainsi à garantir un accès à l’eau pour ses citoyens tout en favorisant une coopération régionale essentielle pour la durabilité de la ressource.