Agrinova.ma - LES ECHOS DE BRUXELLES N°314 : du 23 au 27 Décembre 2024
30-12-2024

LES ECHOS DE BRUXELLES N°314 : du 23 au 27 Décembre 2024

Italie : Ambitions de la Première ministre italienne pour 2025 « Relations US et Green Deal »

26/12/2024

Giorgia Meloni, Première ministre italienne depuis 2022 et cheffe du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, nourrit de grandes ambitions pour 2025, année qu’elle annonce comme celle des réformes. À Bruxelles, elle prévoit de redoubler d’efforts pour contrer le Pacte vert pour l’Europe (Green Deal), qu’elle qualifie de « folie idéologique » menaçant la compétitivité industrielle du continent. Parallèlement, elle aspire à se positionner comme une figure centrale des relations entre l’Union européenne (UE) et un éventuel second mandat présidentiel de Donald Trump aux États-Unis. Cette ambition s’appuie sur ses relations passées avec l’ex-président américain, qu’elle considère comme une source d’inspiration.

Deux ans après son accession au pouvoir, Giorgia Meloni s’est imposée comme une actrice incontournable de la politique européenne, malgré des débuts marqués par des controverses. Meloni a également renforcé son influence en Europe en plaçant Raffaele Fitto, membre de son parti, à un poste clé au sein de la Commission européenne, malgré l’affiliation marginale de son groupe parlementaire au niveau européen. Ce succès témoigne de sa capacité à naviguer habilement dans les arènes politiques nationales et internationales. Son gouvernement stable contraste avec l’instabilité chronique qui caractérise l’Italie, où elle pourrait dépasser la durée de vie habituelle des exécutifs.

Sur la scène internationale, elle ambitionne de jouer un rôle de médiatrice entre Bruxelles et Washington. Sa proximité idéologique avec Donald Trump et ses efforts pour maintenir des liens transatlantiques pragmatiques la placent en concurrence directe avec des figures comme Donald Tusk, le Premier ministre polonais, qui cherche à rediriger l’équilibre de pouvoir européen.

Les réformes prévues pour 2025, comme l’autonomie différenciée des régions et l’élection directe du Premier ministre, pourraient redessiner la structure politique italienne. Cependant, ces changements rencontrent une vive opposition nationale et européenne. La réforme controversée sur l’immigration, inspirée de l’accord Italie-Albanie, reste suspendue à une décision de la Cour européenne de justice, illustrant les tensions entre les ambitions italiennes et les cadres juridiques européens.

Enfin, Meloni continue de s’opposer fermement au Pacte vert, dénonçant ses implications économiques et sociales, notamment dans l’industrie automobile, où elle plaide pour des allègements réglementaires. Cette opposition, partagée par ses alliés de coalition comme Matteo Salvini, met en lumière une fracture idéologique majeure entre l’Italie et d’autres États membres sur l’avenir de l’Europe.

Ainsi, Giorgia Meloni tente de conjuguer ses ambitions nationales et européennes tout en naviguant dans un contexte politique complexe, tant au niveau interne qu’international. Ses initiatives en 2025 seront déterminantes pour confirmer sa stature et influencer durablement la trajectoire politique de l’Italie et de l’Europe.

 https://www.euractiv.fr/section/politique/news/donald-trump-green-deal-les-ambitions-de-giorgia-meloni-pour-2025/

 

Le PPE renforce son opposition au Green Deal européen en 2024 : vers une Europe plus compétitive et moins contraignante pour les entreprises

 - 24/12/2024 -

En 2024, l’opposition au Pacte vert pour l’Europe (Green Deal) a pris une ampleur notable au sein du Parti populaire européen (PPE), avec des mesures de plus en plus édulcorées, souvent en collaboration avec l’extrême droite. Cette résistance, qui a émergé à la fin de l’année 2022 dans un contexte d’inflation, s’est renforcée au fil du temps, en particulier à l’occasion du vote final sur le règlement de la restauration de la nature de l’Union européenne (UE) durant l’été 2023.

Les membres du PPE ont cherché à influer sur cette législation, bien que leurs efforts aient été contrés par d’autres groupes parlementaires et des eurodéputés frondeurs. Le mécontentement vis-à-vis des priorités environnementales de l’UE, alimenté par des manifestations agricoles et des campagnes électorales, a conduit le PPE à adopter une position plus ferme contre les mesures du Green Deal.

Le discours de réélection de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, en juillet 2024, a marqué un tournant dans cette dynamique. La présidente a annoncé une révision des priorités de la Commission, visant à équilibrer la protection de l’environnement et la croissance économique à court terme. Cette orientation a été particulièrement bien accueillie par le PPE, qui a vu en cette révision une opportunité de favoriser les investissements dans les technologies de décarbonation tout en réduisant l’accent mis sur la biodiversité. Le PPE a également insisté sur la nécessité d’assouplir les règles relatives aux émissions de CO2, en particulier pour les constructeurs automobiles européens, afin de les aider à atteindre les objectifs de l’UE sans risquer des amendes excessives.

Dans le cadre de ses efforts pour réorienter le Green Deal, le PPE a contesté plusieurs législations emblématiques, telles que la loi contre la déforestation, en demandant des délais supplémentaires et une simplification des exigences. De plus, la Commission européenne a proposé une réduction du niveau de protection du loup à la veille des élections européennes, une décision qui pourrait annoncer une révision similaire des protections pour d'autres espèces, comme l'ours. Parallèlement, le PPE a continué à plaider pour des ajustements dans le système d’échange de quotas d’émission (SEQE), notamment en ce qui concerne l’entrée en vigueur du SEQE 2, prévue pour 2027, qui pourrait impacter directement les citoyens européens, notamment ceux touchés par les prix du chauffage ou des carburants.

Face à ces évolutions, le PPE semble déterminé à continuer de promouvoir une Europe « propre » plutôt que « verte », privilégiant une approche plus favorable à la compétitivité industrielle. En 2025, il est probable que le groupe intensifie ses pressions pour alléger les exigences de durabilité pour les entreprises, notamment à travers la révision des directives sur la publication des informations en matière de durabilité et sur le devoir de vigilance des entreprises.

De plus, le PPE pourrait plaider pour davantage de flexibilité dans la tarification du carbone pour les industries exportatrices, afin de les protéger de la concurrence internationale. Ce repositionnement du PPE, visant à rendre l’UE plus compétitive tout en réduisant les contraintes pour les entreprises, devrait continuer à être un sujet central de la législature européenne pour la période 2024-2029.

 https://www.euractiv.fr/section/energie-climat/news/le-ppe-tournera-t-il-definitivement-le-dos-au-green-deal-en-2025/

 

France : Le Gouvernement Bayrou entre Compromis et Controverses 

- 23/12/2024 -

Le 23 décembre 2024, le Premier ministre français François Bayrou a dévoilé son nouveau gouvernement, dans un contexte marqué par une crise politique profonde. Son objectif déclaré est de rassembler un parlement divisé et de maintenir son administration suffisamment longtemps pour impulser des réformes significatives. Cependant, avant même son annonce officielle, la composition de ce gouvernement a suscité des critiques, notamment pour ses concessions présumées à l’extrême droite.

Ce gouvernement, le quatrième en moins d’un an, reflète une tentative de compromis entre centristes et conservateurs, tout en incluant quelques figures de l’administration de Michel Barnier, son prédécesseur, évincé après seulement trois mois en fonction. François Bayrou, 73 ans, figure emblématique du centrisme français et proche allié d’Emmanuel Macron, a réussi à imposer sa nomination en dépit des résistances. Toutefois, ses premiers jours à Matignon ont été marqués par des controverses et des échecs à rallier l’opposition.

L’une des principales polémiques concerne l’influence supposée du Rassemblement National dans la formation de ce gouvernement. Xavier Bertrand, figure conservatrice et opposant de longue date à Marine Le Pen, a révélé qu’une proposition de ministère de la Justice lui avait été retirée en raison de son opposition au parti d’extrême droite. Il a refusé toute collaboration avec une administration formée sous l’approbation de Le Pen.

Malgré ces tensions, le gouvernement se compose de ministres aux profils variés : Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Sébastien Lecornu à la Défense, Bruno Retailleau à l’Intérieur ou encore Agnès Pannier-Runacher à la Transition écologique. Des postes stratégiques ont été attribués à des figures établies, tandis que des ministères secondaires, tels que celui de l’Intelligence artificielle et des technologies, sont confiés à des personnalités émergentes comme Clara Chappaz.

Cependant, Bayrou peine à obtenir le soutien nécessaire pour gouverner efficacement. Contrairement à ses ambitions d’élargir sa base politique en intégrant des membres du Parti socialiste, il n’a pu constituer qu’un gouvernement minoritaire. L’absence de majorité parlementaire rend son administration vulnérable à une motion de censure, tout comme celle de Barnier avant lui.

Les défis pour le gouvernement Bayrou sont nombreux et pressants. L’adoption d’un budget avant mi-février figure parmi ses priorités. Toutefois, il devra manœuvrer dans une Assemblée nationale fracturée, où il lui faudra obtenir, au moins ponctuellement, l’appui tacite du Rassemblement National ou des Socialistes pour éviter un blocage législatif.

Les critiques de l’opposition n’ont pas tardé à fuser. Olivier Faure, chef du Parti socialiste, a qualifié ce gouvernement de "provocation", dénonçant la présence d’une droite dure placée sous la surveillance de l’extrême droite. La rétention de Bruno Retailleau au poste de ministre de l’Intérieur symbolise cette orientation controversée. Connu pour ses positions fermes sur l’immigration, Retailleau est perçu comme une figure clivante. En conclusion, le gouvernement Bayrou, né dans un contexte de tensions et de compromis, incarne les divisions profondes de la scène politique française. Son avenir dépendra de sa capacité à gouverner et de sa faculté à naviguer les différentes contraintes et divergences parlementaires ainsi que celle de l’opinion publique.

https://www.politico.eu/article/france-new-government-prime-minister-francois-bayrou/

 

UE / Commerce agroalimentaire : Hausse notable de l’excédent commercial et stabilité de l’origine Maroc 

- 20/12/2024 -

Le dernier rapport sur le commerce agroalimentaire publié aujourd'hui par la Commission européenne révèle une hausse notable de l’excédent commercial de l’UE dans ce secteur. En septembre 2024, cet excédent a atteint 6 milliards d’euros, soit une augmentation de 15 % par rapport au mois précédent. Sur la période allant de janvier à septembre 2024, l’excédent cumulé s’est élevé à 50,6 milliards d’euros, un niveau stable par rapport à la même période en 2023.

Une croissance des exportations malgré des disparités sectorielles

Les exportations agroalimentaires de l’UE ont atteint 19,6 milliards d’euros en septembre 2024, enregistrant une hausse de 5 % par rapport au mois précédent et de 3 % en comparaison avec septembre 2023. Sur les neuf premiers mois de l’année, les exportations cumulées se sont élevées à 175,5 milliards d’euros, soit une augmentation de 2 % par rapport à l’année précédente.

Certains secteurs se démarquent particulièrement. Les exportations d’olives et d’huile d’olive ont bondi de 2 milliards d’euros (+54 %), une progression alimentée par l’augmentation des prix sur le marché mondial. Les produits à base de cacao ont également vu leurs exportations croître, suivant la même tendance de hausse des prix. En revanche, les exportations de céréales ont connu la plus forte baisse, avec une diminution de 1,7 milliard d’euros (-15 %), principalement en raison de la chute des prix mondiaux, bien que les volumes exportés restent élevés, avec 1,6 million de tonnes de blé supplémentaires expédiées par rapport à septembre 2023.

Des importations stables mais influencées par les prix : Les importations agroalimentaires de l’UE se sont maintenues à 13,6 milliards d’euros en septembre, un niveau stable par rapport au mois précédent. Entre janvier et septembre 2024, les importations cumulées ont atteint 124,9 milliards d’euros, affichant une augmentation de 4 % par rapport à 2023.

Parmi les produits importés, la valeur des importations de cacao a connu une hausse significative, également en raison de l’augmentation des prix mondiaux. Les fruits et les noix ont vu leurs importations progresser de 1,4 milliard d’euros (+8 %), tandis que les importations de graines oléagineuses et de céréales ont diminué, cette fois en raison d’une baisse des prix.

Les partenaires commerciaux africains en forte croissance : Côte d’Ivoire et Nigeria figurent parmi les principaux moteurs de cette hausse des importations. Entre janvier et septembre 2024, les importations en provenance de Côte d’Ivoire ont augmenté de 1,7 milliard d’euros (+57 %), principalement grâce à la flambée des prix du cacao. Les importations du Nigeria ont, quant à elles, progressé de 150 %, soit une augmentation de 761 millions d’euros, motivée par la même dynamique. Pour le Maroc les importations UE restent relativement stables « Table 6 ».

Un bilan contrasté mais encourageant: En dépit des disparités entre les secteurs, l’augmentation globale de l’excédent agroalimentaire témoigne de la résilience du commerce de l’UE dans un contexte marqué par des fluctuations des prix mondiaux. Les résultats montrent également la dépendance croissante du commerce agroalimentaire européen aux prix internationaux, particulièrement dans les filières du cacao et des huiles. Ces données confirment la nécessité pour l’UE de diversifier davantage ses partenaires commerciaux et de consolider les secteurs en baisse, comme celui des céréales.

https://agriculture.ec.europa.eu/document/download/57d7a0cb-2de3-40cb-a881-d4282646ee9a_en?filename=monitoring-agri-food-

trade_sept2024_en.pdf                                                                                                                                        6

 

Maroc – Brésil : une alliance stratégique autour de l’Atlantique 

- 24/12/2024 -

Dans une tribune publiée dans le magazine brésilien Diplomatie Business, le diplomate marocain Nabil Adghoghi met en lumière la relation prometteuse qui se construit entre le Maroc et le Brésil. Portée par une ambition commune pour l’Atlantique, cette alliance repose sur la confiance mutuelle, une vision partagée et des initiatives multisectorielles visant à renforcer la sécurité alimentaire et la connectivité logistique.

Le Maroc, grâce à sa position stratégique entre l’Atlantique et la Méditerranée, exploite pleinement ce double accès maritime sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. L’objectif est de transformer sa façade atlantique en un espace de communion humaine, d’intégration économique et de rayonnement international, conformément aux orientations exprimées dans le discours royal de novembre 2023. Cette ambition trouve un écho au Brésil, qui joue un rôle clé dans la ZOPACAS (Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud), initiative lancée en 1986 regroupant 24 pays des deux rives de l’Atlantique.

Dans ce cadre, trois projets stratégiques marocains illustrent la vocation atlantique du Royaume. Le port de Dakhla-Atlantique se positionne comme un hub logistique pour les pays du Sahel, favorisant les échanges régionaux. Le gazoduc Nigeria-Maroc, un projet énergétique ambitieux, connectera 14 pays africains riverains de l’Atlantique. Enfin, le Processus des États Africains Atlantiques (PEAA), lancé en 2020, vise à renforcer l’intégration régionale à travers des axes prioritaires : sécurité, économie bleue, connectivité maritime et développement durable. Ces initiatives, associées à celles du Brésil, s’inscrivent dans une vision commune d’un Atlantique Sud sécurisé, intégré et durable.

La coopération entre les deux pays s’appuie également sur leurs atouts complémentaires. Le Maroc, grand producteur d’engrais, soutient la sécurité alimentaire mondiale, tandis que le Brésil excelle en productivité agricole. Cette complémentarité s’étend aux infrastructures logistiques, avec des plateformes marocaines modernes comme Tanger-Med et Dakhla-Atlantique, et les corridors multimodaux brésiliens. Ensemble, ces atouts renforcent l’interconnectivité entre les deux rives de l’Atlantique.

Sur le plan juridique, des accords bilatéraux relatifs à la défense, à la sécurité, à la fiscalité et à la coopération douanière viennent consolider cette dynamique. Par ailleurs, les deux nations

convergent sur des concepts stratégiques tels que le nearshoring, l’économie bleue et la souveraineté maritime, devenus des piliers incontournables dans la géoéconomie contemporaine.

Avec plus de 150 ans d’histoire commune, le Maroc et le Brésil inaugurent une nouvelle phase de leur relation. En misant sur l’Atlantique, ils aspirent à devenir des acteurs globaux, à la fois sur le plan géopolitique et géoéconomique. Selon l’ambassadeur Adghoghi, cette alliance ouvre la voie à une réinvention des relations entre les deux rives, intégrant des enjeux essentiels comme la pêche durable, l’océanographie et la sécurité maritime.

En conclusion, le partenariat entre le Maroc et le Brésil se distingue par une vision innovante et ambitieuse, faisant de l’Atlantique un espace de prospérité partagée. Dans un contexte mondial marqué par des mutations profondes, cette alliance pourrait redéfinir les équilibres géostratégiques et poser les bases d’une nouvelle ère de coopération Sud-Sud.

https://maroc-diplomatique.net/le-maroc-et-le-bresil-se-positionnent-a-lavant-garde-dune-nouvelle-articulation-geopolitique-de-latlantique/
 

Royaume-Uni / Brésil : une alliance inédite pour relever le défi climatique 

- 23/12/2024 -

Face à l’incertitude croissante sur la scène internationale, le Royaume-Uni réoriente sa diplomatie pour bâtir de nouvelles alliances stratégiques. Le retour de Donald Trump à la présidence américaine et les turbulences politiques en Europe, notamment en France et en Allemagne, affaiblissent ses alliés traditionnels. Dans ce contexte, le Premier ministre Keir Starmer a tourné son regard vers un partenaire inattendu : le Brésil. Portée par des objectifs climatiques communs, cette alliance se dessine comme une tentative audacieuse de coopération entre deux nations aux trajectoires géopolitiques différentes.

Depuis que Keir Starmer a pris ses fonctions en juillet dernier, le rapprochement entre Londres et le Brésil s’est accéléré. Pas moins de 12 ministres britanniques ont effectué le déplacement au Brésil, un signe clair de l’importance accordée à ce partenariat. Ensemble, les deux pays ont lancé des initiatives phares, dont un pacte multilatéral sur l’énergie propre et une coordination étroite de leurs objectifs climatiques. La conférence des Nations Unies sur le climat (COP30), prévue à Belém en 2025, représente une opportunité majeure pour cimenter cette collaboration.

Ce rapprochement illustre l’émergence de nouvelles alliances basées sur des priorités partagées, telles que la lutte contre le changement climatique. Robin Niblett, ancien directeur de Chatham House, qualifie ces regroupements de "coalitions de volontés", où des nations engagées sur le front écologique unissent leurs efforts pour surmonter l’inaction des grandes puissances. Le dialogue entre Starmer et le président brésilien Lula da Silva, amorcé lors de la COP28, a servi de catalyseur pour cette dynamique, renforcée par des liens personnels solides entre leurs gouvernements respectifs.

Cependant, ce partenariat prometteur n’est pas exempt de défis. Sur le plan économique, le Brésil reste un acteur relativement mineur pour le Royaume-Uni, ne représentant que 0,6 % de son commerce total. Par ailleurs, les négociations commerciales entre l’Union européenne et le Mercosur soulignent les tensions potentielles liées à l’agriculture. Des craintes d’une concurrence déloyale de la part de producteurs sud-américains agitent déjà les agriculteurs européens, et Londres devra veiller à ne pas exacerber ces préoccupations, notamment parmi ses propres électeurs ruraux.

Malgré ces obstacles, le rapprochement entre le Royaume-Uni et le Brésil symbolise une coopération entre le Nord et le Sud globaux. Le Brésil s’engage à éradiquer la déforestation illégale et à préserver la biodiversité de l’Amazonie d’ici 2030, tandis que le Royaume-Uni ambitionne de réduire drastiquement sa dépendance aux énergies fossiles sur la même période. Ces objectifs convergents offrent aux deux pays une chance de renforcer leur leadership sur la scène internationale, tout en attirant des investissements essentiels à leur transition énergétique.

Dans un monde de plus en plus multipolaire et incertain, cette alliance illustre la capacité des nations à transcender leurs différences pour répondre aux enjeux globaux. Pour Celso Amorim, conseiller diplomatique de Lula, et Patriota, ambassadeur brésilien à Londres, cette collaboration représente un modèle d’engagement responsable, indépendant des oscillations politiques des autres grandes puissances. Ainsi, en s’appuyant sur des valeurs communes et une vision partagée d’un avenir durable, le Royaume-Uni et le Brésil pourraient bien devenir des pionniers d’une diplomatie climatique audacieuse et efficace.

https://www.politico.eu/article/post-brexit-britain-new-best-friend-brazil/

 

UK : De nouvelles protections pour les produits alimentaires et les boissons britanniques au Japon 

- 22/12/2024 -

Les consommateurs japonais pourront savourer des produits authentiques en provenance du Royaume-Uni durant les fêtes de fin d’année, grâce à l’obtention d’un statut spécial de protection pour près de 40 produits alimentaires et boissons britanniques. Parmi eux figurent des incontournables tels que le Single Malt Welsh Whisky et le Beacon Fell Traditional Lancashire Cheese, désormais à l’abri des imitations. Cette avancée promet de renforcer les opportunités commerciales pour les entreprises britanniques désireuses d’exporter vers le Japon.

Avec ses 124 millions d’habitants et sa position en tant que quatrième économie mondiale en 2023, le Japon représente un marché attractif pour les produits haut de gamme. Les 39 produits reconnus bénéficient déjà au Royaume-Uni du label d’indication géographique (IG), qui garantit leur authenticité et leur origine. L’extension de cette protection au Japon marque une étape clé pour leur reconnaissance sur un marché international exigeant.

Ces protections, au-delà de leur dimension commerciale, jouent un rôle crucial dans le soutien des économies locales. En mettant en avant l’identité régionale de ces produits, elles contribuent à maintenir l’emploi, à stimuler le tourisme dans les zones rurales et à encourager la croissance locale. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du "Plan for Change" du gouvernement britannique, visant à stimuler les exportations. Elle fait suite à une précédente vague de protection pour 37 produits britanniques au Japon, incluant des spécialités telles que les Cornish Pasties et le Sel marin d’Anglesey.

Des responsables politiques britanniques ont salué cet accord avec enthousiasme. Daniel Zeichner, ministre de la Sécurité alimentaire, a souligné l’importance de ces protections pour accroître les opportunités commerciales des producteurs britanniques. Douglas Alexander, ministre du Commerce, a également mis en lumière les avantages pour des produits emblématiques comme les pommes de terre d’Ayrshire et le jambon de Carmarthen, soulignant que cette reconnaissance permettra aux producteurs de gagner en confiance et d’élargir leur présence sur le marché japonais.

Les producteurs eux-mêmes se montrent tout aussi optimistes. Mark Driver, cofondateur de Rathfinny Wine Estate, a exprimé sa satisfaction quant à la reconnaissance du Sussex PDO, gage de qualité pour leurs vins mousseux. Stephen Davies, PDG de Penderyn Distillery, a insisté sur le potentiel du marché japonais pour leur whisky gallois, tandis qu’Alison Lea-Wilson, cofondatrice de Halen Môn, a salué le statut d’IG comme un outil précieux pour différencier leurs produits dans un marché concurrentiel.

Cette avancée s’inscrit dans une tendance plus large de reconnaissance internationale des produits britanniques. Récemment, 14 produits ont obtenu un statut de protection en Islande, incluant le Welsh Laverbread et le London Cure Smoked Salmon, tandis que le Scotch Whisky bénéficie désormais d’une protection accrue au Brésil. Ces initiatives illustrent l’engagement du Royaume-Uni à promouvoir et protéger ses produits distinctifs sur la scène mondiale, assurant ainsi leur place au sein des marchés internationaux.

 https://www.gov.uk/government/news/new-protections-for-british-food-and-drink-in-japan

 

Interdiction Temporaire des Mandarines Pakistanaises en Ouzbékistan en Raisons de Certificats Phytosanitaires Frauduleux 

- 23/12/2024 -

Le marché des fruits en Ouzbékistan traverse actuellement une crise majeure, liée à l'importation de mandarines en provenance du Pakistan. Selon EastFruit, ces fruits sont habituellement les plus abordables sur les tables de Nouvel An en Ouzbékistan et dans d'autres pays d'Asie centrale. Dès leur entrée sur le marché en décembre, les prix chutent généralement de près de moitié et restent bas jusqu'à la fin de la saison des mandarines pakistanaises. Cette situation oblige souvent les autres fournisseurs à se retirer du marché.

Cependant, au début de la saison actuelle, les autorités ouzbèkes ont découvert que les mandarines en provenance du Pakistan étaient importées avec de faux certificats phytosanitaires. De plus, un ravageur dangereux a été détecté dans un des lots. L'Agence de la Quarantaine et de la Protection des Plantes de l'Ouzbékistan a rapidement pris des mesures pour clarifier la situation. Selon le site Nova24.uz, l'émission des permis d'importation a été temporairement suspendue.

Dans un récent lot de mandarines importé par le poste de douane "Airitom", un ravageur dangereux a été retrouvé. Les échantillons du produit ont été envoyés au laboratoire central phytosanitaire, où il a été établi que les fruits contenaient des insectes rouges, une menace sérieuse pour l'agriculture locale. Les autorités ouzbèkes ont alors pris contact avec leurs homologues pakistanais pour vérifier la situation, et il a été révélé que les certificats phytosanitaires nécessaires à l'exportation des mandarines vers l'Ouzbékistan en décembre 2024 n'avaient pas été émis par les autorités pakistanaises. L'examen des certificats via un système électronique a permis de confirmer leur falsification.

Afin de prévenir de tels incidents à l'avenir, les vérifications des certificats phytosanitaires se feront désormais aux points de contrôle frontaliers à l’aide du système automatisé "EFitouz". Les importations ne seront autorisées qu'après confirmation de l'existence de ces certificats dans la base de données électronique des autorités phytosanitaires pakistanaises.

Face à cette situation, les acteurs du marché ont été invités à collaborer avec des entreprises étrangères fiables pour l'importation de fruits citriques, de baies et d'autres types de fruits et légumes. En attendant, l'émission des permis d'importation pour les mandarines en provenance du Pakistan reste suspendue, perturbant ainsi l'approvisionnement en fruits sur le marché ouzbek.

 https://east-fruit.com/en/news/pakistani-mandarins-temporary-banned-in-uzbekistan-due-to-fake-phytosanitary-certificates/

 

Suède - Vietnam - : Perspectives de coopération renforcées pour l'avenir 

- 23/12/2024 -

Le 11 janvier 1969, une étape décisive a marqué le début des relations diplomatiques entre le Vietnam et la Suède, la Suède devenant ainsi le premier pays occidental à établir des liens officiels avec le Vietnam. À l'occasion du 55e anniversaire de cet événement, le vice-président de la VASS, le Dr. Dang Xuân Thanh, a souligné l'importance de cette relation, précisant que la Suède est non seulement le plus grand donateur nordique d'aide non remboursable au Vietnam, mais aussi un partenaire stratégique dans divers domaines.

Bien que la Suède ait contribué de manière significative, notamment en matière de formation des ressources humaines, particulièrement dans les secteurs de la science, de la technologie et du journalisme, Dr. Dang a reconnu que la coopération dans ces domaines spécifiques demeure encore insuffisante. Cette célébration constitue ainsi une occasion propice pour les deux pays de réfléchir à l’évolution de leurs échanges et de définir les étapes nécessaires pour renforcer leur coopération dans tous les secteurs.

Le professeur associé Dr. Nguyên Van Lich, de l'Académie diplomatique du Vietnam, a également pris la parole en évoquant les bases solides du partenariat entre les deux pays. Cependant, dans un contexte mondial en pleine évolution, il a insisté sur la nécessité de promouvoir les échanges commerciaux et les investissements tout en élargissant les domaines de coopération. Il a mis en avant l'importance des accords commerciaux modernes, en particulier l'Accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Vietnam (EVFTA), qui représente un levier stratégique pour dynamiser les relations bilatérales.

Selon Dr. Nguyên Van Lich, un renforcement de cette coopération pourrait non seulement stimuler l’économie, mais aussi permettre aux deux nations de saisir de nouvelles opportunités dans des domaines clés tels que la transition verte, l’économie numérique et l’économie circulaire, contribuant ainsi au développement durable dans les deux régions.

Oscar Staffas Edstrom, conseiller commercial à l'ambassade de Suède, a réaffirmé l'engagement de son pays à soutenir le Vietnam dans son processus de développement durable. La Suède est prête à partager son expertise dans plusieurs secteurs cruciaux, tels que l’innovation, les énergies renouvelables, la santé et la formation des ressources humaines.

Il a souligné que, grâce à son expertise reconnue dans des domaines comme la technologie, la sylviculture durable, la gestion des déchets et les énergies renouvelables, la Suède représente un partenaire stratégique idéal pour le Vietnam. Ce partenariat pourrait ouvrir la voie à des investissements accrus, tout en créant un environnement favorable à la mise en place de projets communs.

En conclusion, cette coopération renforcée entre le Vietnam et la Suède représente un avenir prometteur pour les deux nations, notamment dans le cadre d’une transition vers un développement économique plus vert et plus innovant.


 

UE – Suisse : achèvement des négociations visant à porter les relations bilatérales à un niveau supérieur

- 20/12/2024 -

Le 20 décembre, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Viola Amherd, présidente de la Confédération suisse, ont annoncé la conclusion des négociations portant sur un vaste ensemble d’accords destinés à approfondir et élargir les relations entre l’Union européenne (UE) et la Suisse. Ces accords, qui modernisent et complètent les bases de leur coopération, ouvrent une nouvelle ère dans les relations bilatérales entre les deux partenaires.

Au cœur de ce paquet se trouve la modernisation de cinq accords essentiels régissant l’accès de la Suisse au marché intérieur de l’UE. Ces accords concernent le transport aérien et terrestre, la libre circulation des personnes, l’évaluation de conformité, ainsi que le commerce des produits agricoles. Leur mise à jour vise à refléter l’évolution de la législation européenne, assurant une adaptation dynamique et l’introduction de mécanismes de règlement des différends. Des dispositions sur les aides d’État seront également intégrées lorsque nécessaire. L’objectif est de renforcer les avantages pour les citoyens et les entreprises des deux côtés tout en établissant des conditions équitables pour la concurrence économique.

Nouveaux accords dans des domaines stratégiques

En complément de la révision des accords existants, de nouveaux accords viennent élargir considérablement le champ de la coopération entre l’Union européenne et la Suisse, en ciblant des secteurs stratégiques. Un accord sur la sécurité alimentaire établira une zone commune couvrant toutes les dimensions de la chaîne alimentaire, renforçant ainsi la coordination et les normes communes dans ce domaine essentiel.

Dans le domaine de la santé publique, la Suisse pourra participer aux mécanismes européens de gestion des menaces sanitaires transfrontalières, notamment par son intégration au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Un autre accord permettra à la Suisse d’intégrer le marché intérieur de l’électricité de l’UE, favorisant une interconnexion énergétique accrue.

Par ailleurs, un dispositif financier prévoira une contribution suisse équitable et durable pour soutenir la cohésion économique et sociale au sein de l’Union. En matière de recherche et d’éducation, la Suisse pourra s’associer à des programmes européens clés tels qu’Horizon Europe, Erasmus+, Digital Europe et EU4Health, avec des mesures transitoires dès janvier 2025 pour garantir sa participation. Enfin, un accord spécifique encadrera la collaboration de la Suisse aux activités spatiales de l’UE, notamment dans les programmes Galileo et EGNOS, témoignant de l’ambition commune d’explorer et de développer les technologies spatiales dans un cadre intégré.

Processus de négociation et prochaines étapes

Les négociations, initiées le 18 mars 2024, reposaient sur une entente commune définie en octobre 2023. Conduites sous la direction du commissaire Maroš Šefčovič, elles ont nécessité plus de 200 réunions pour aboutir à un accord final. Avec la conclusion des négociations, s’ouvre désormais une phase de signature et de ratification par les deux parties. Cette étape, jugée cruciale par l’UE et la Suisse, marque une opportunité de concrétiser ce nouveau chapitre de leur partenariat.

https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_24_6562

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