- 30/01/2025 -
Le jeudi 30 janvier, l'Assemblée nationale a adopté deux propositions de résolution s'opposant à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur. Ces textes, portés respectivement par les groupes Socialistes et La France insoumise (LFI), réaffirment la position critique du Parlement français face à un traité commercial jugé insuffisant en matière de normes environnementales et sanitaires.
La première résolution, présentée par Dominique Potier et Mélanie Thomin pour le groupe Socialistes, vise à instaurer un cadre de "juste échange" entre l'Union européenne et ses partenaires commerciaux. Elle conditionne ainsi l'accès au marché européen à la mise en place de normes réciproques en matière environnementale et sanitaire, jugées essentielles pour garantir une concurrence équitable et préserver les engagements climatiques européens.
Le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a salué cette initiative, la qualifiant de "travail utile et nécessaire". Toutefois, la seconde résolution, portée par les députés de La France insoumise, a suscité plus de débats. Ce texte réaffirme un refus catégorique de la ratification de l'accord et critique les "clauses miroirs" proposées par le gouvernement, jugées inefficaces par Manon Meunier. Cette dernière a explicitement assumé la volonté de son groupe de prôner un certain protectionnisme économique.
Les discussions en séance ont mis en évidence des visions opposées sur le libre-échange et la régulation du commerce international. Mathilde Hignet (LFI) a précisé que son groupe n'était "pas opposé aux échanges commerciaux", mais qu'il dénonçait un système dans lequel "les accords de libre-échange permettent d'échanger notre alimentation, bien de première nécessité, contre des voitures". Cette argumentation a été vivement contestée par Charles Sitzenstuhl (Ensemble pour la République), qui a dénoncé les "préjugés antilibéraux" portés par LFI.
De son côté, Pieyre-Alexandre Anglade (Ensemble pour la République) a tenu à rappeler qu'"aucun accord ne saurait être conclu entre l'Union européenne et le Mercosur sans le strict respect de l'Accord de Paris, sans insertion des mesures miroir et sans équité commerciale". Le ministre Saint-Martin a également martelé que la France ne souhaitait pas de l'accord "en l'état". Néanmoins, plusieurs députés, notamment d'Horizons et des Démocrates, ont reproché à LFI de ne pas avoir soutenu la déclaration du gouvernement sur le Mercosur lors du vote consultatif de novembre dernier.
En dépit de ces désaccords, la proposition de résolution de La France insoumise a été largement adoptée avec 77 voix en sa faveur et aucune opposition formelle. Cependant, plusieurs groupes, notamment Horizons, Ensemble pour la République et Les Démocrates, ont choisi de ne pas prendre part au vote, estimant que la position du gouvernement sur le sujet avait déjà été clarifiée.
Ainsi, ce double vote traduit une opposition persistante à l'accord UE-Mercosur et met en exergue les tensions au sein du Parlement français quant à la politique commerciale européenne. Il illustre également la volonté de certains élus de renforcer les exigences en matière de régulation environnementale et sociale dans les négociations commerciales internationales.
- 29/01/2025 -
La Commission européenne publie aujourd’hui le Rapport annuel 2025 sur le Marché unique et la Compétitivité, une analyse approfondie des forces et faiblesses de l’économie de l’UE. En évaluant 22 indicateurs clés, tels que l’intégration au sein du Marché unique, les dépenses en recherche et développement ainsi que les prix de l’électricité, ce document met en lumière les défis à relever pour renforcer la compétitivité de l’UE, notamment en matière d’innovation, de décarbonation industrielle et de réduction des dépendances.
L’analyse révèle plusieurs enjeux majeurs pour l’économie européenne. Premièrement, la compétitivité de l’UE est soumise à une pression croissante due aux coûts élevés de l’énergie et aux surcapacités observées dans certains pays tiers. Ensuite, bien que le Marché unique, qui regroupe 450 millions de consommateurs et 23 millions d’entreprises, soit le pilier central de la compétitivité européenne, il reste freiné par des obstacles réglementaires qui limitent son plein potentiel. Deux tiers des entreprises considèrent la charge réglementaire comme un frein à leur développement.
Les dépenses en recherche et développement demeurent inférieures à celles de ses principaux concurrents, et la transition numérique avance trop lentement. De plus, bien que l’UE dispose d’une base industrielle solide, les coûts énergétiques élevés entravent sa compétitivité. La transition vers une industrie et un système énergétique décarbonés ainsi que l’économie circulaire progressent, mais à un rythme jugé insuffisant.
L’UE reste néanmoins le premier exportateur mondial de services et le deuxième exportateur de biens. Toutefois, la dépendance stratégique à certains pays tiers et les distorsions de marché dues aux surcapacités étrangères nécessitent une vigilance accrue. En réponse à ces enjeux, le rapport guide l’élaboration des politiques visant à renforcer la compétitivité de l’UE et à exploiter pleinement le potentiel du Marché unique. Il influencera notamment des initiatives majeures comme le « Clean Industrial Deal » et la « Single Market Strategy ».
Enfin, la Commission publie également plusieurs documents complémentaires, notamment le tableau de bord 2025 du Marché unique et de la compétitivité, un rapport sur l’état des écosystèmes industriels européens, un rapport de la nouvelle Taskforce pour l’application du Marché unique (SMET), ainsi qu’une analyse économique sur l’Indice de Vulnérabilité Externe (EXVI). Ces publications visent à approfondir le suivi des performances économiques européennes et à orienter les décisions politiques futures en faveur d’une Europe plus compétitive et résiliente.
https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_25_335
- 28/01/2025 -
Jordan Bardella, leader du Rassemblement National et successeur désigné de Marine Le Pen, a lancé une offensive politique contre le Green Deal européen. Dans une lettre adressée mardi aux principales forces politiques conservatrices du Parlement européen, Bardella plaide pour une mobilisation unie visant à suspendre ce programme emblématique de l’Union européenne sur le climat. Cette démarche s’adresse notamment à Manfred Weber, président du Parti Populaire Européen (PPE), ainsi qu’aux chefs des groupes Conservateurs et Réformistes Européens (CRE) et Europe des Nations et des Libertés (ENL).
Dans ce courrier, Bardella propose un débat au Parlement européen suivi d’un vote pour une « suspension temporaire du Green Deal ». Il dénonce cette stratégie environnementale comme un frein économique majeur, enfermant l’Europe dans une « économie de consommation » et marginalisant son influence mondiale. Selon le dirigeant d’extrême droite, une alliance entre conservateurs, réformistes et extrêmes droites pourrait former une majorité alternative au Parlement, capable de contrer la gauche qu’il accuse de promouvoir une idéologie menaçant la croissance économique.
Cette initiative s’inscrit dans une opposition de longue date de l’extrême droite au Green Deal, un ensemble de politiques climatiques ambitieuses destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à transformer l’économie européenne. Bardella et ses alliés jugent ces mesures nuisibles à la compétitivité économique du continent. Cependant, cette rhétorique s’oppose jusqu’à présent au consensus général des institutions européennes sur la nécessité d’une action climatique renforcée.
Le moment choisi par Bardella semble néanmoins significatif. Ces dernières semaines, des responsables du PPE et même du gouvernement français centriste ont demandé à Bruxelles de réviser certaines dispositions environnementales du Green Deal. Bardella exploite cette dynamique en suggérant qu’une « suspension temporaire » permettrait une réévaluation pragmatique des objectifs climatiques sans compromettre les perspectives de prospérité de l’Europe.
Malgré cette tentative de rapprochement, le Parti Populaire Européen a rapidement fermé la porte à une alliance avec l’extrême droite. Peter Liese, porte-parole du PPE sur les questions environnementales, a rejeté catégoriquement l’initiative de Bardella, affirmant que ses propositions étaient incompatibles avec les positions du PPE. « C’est une question simple », a déclaré Liese. « À Bardella, je répondrais simplement : non. »
Cette démarche de Bardella met en lumière les fractures idéologiques au sein des droites européennes sur les questions climatiques. Elle souligne également l’isolement persistant de l’extrême droite face aux conservateurs traditionnels, malgré des désaccords croissants sur certains aspects du Green Deal.
- 27/01/2025 -
La directive sur les allégations écologiques, l’un des derniers volets du Pacte vert pour l’Europe, est au centre des négociations entre les institutions européennes. Ce texte, qui vise à encadrer l’utilisation des mentions environnementales sur les produits, doit faire face à un contexte politique où l’intérêt pour les réglementations écologiques s’est affaibli.
Alors que les produits prétendument respectueux de l’environnement se multiplient sur le marché, une étude de la Commission européenne réalisée en 2020 a révélé que plus de la moitié de ces allégations étaient trompeuses pour les consommateurs. Face à ce constat, l’exécutif européen a proposé en 2023 d’interdire les déclarations écologiques non fondées, exigeant qu’elles soient vérifiées par des auditeurs externes.
Toutefois, cette proposition risque d’être affaiblie par les négociations en cours, le Parlement européen et le Conseil tentant de restreindre son champ d’application. Depuis le début du second mandat d’Ursula Von der Leyen, les priorités politiques de l’Union européenne ont évolué vers un agenda plus favorable à la compétitivité des entreprises, réduisant l’élan en faveur des réglementations environnementales. Dans cette optique, plusieurs États membres cherchent à alléger le processus de vérification, pourtant considéré comme un élément central du projet par ses défenseurs. Par ailleurs, le Conseil propose d’autoriser les allégations écologiques basées sur la compensation des incidences environnementales, une mesure dénoncée par les critiques comme un moyen détourné de prolonger les pratiques de greenwashing.
Face à ces tentatives d’affaiblissement, une lettre ouverte a été adressée aux institutions européennes par des associations professionnelles, des entreprises et des représentants de la société civile. Les signataires rejettent fermement les concessions envisagées et demandent l’instauration d’un véritable processus de vérification.
Ils rappellent également l’existence d’une autre directive, adoptée l’année précédente, visant à protéger les consommateurs contre les pratiques déloyales et le manque de transparence des produits écologiques. Ce texte et les régulateurs nationaux ont reconnu que la compensation des impacts environnementaux repose sur un concept imparfait, qui ne correspond pas aux données scientifiques actuelles.
Bien que la directive sur les allégations écologiques ne fasse pas d’exception pour les petites entreprises, l’ONG ECOS, l’un des signataires de la lettre, souligne que ce sont précisément ces acteurs qui souffrent le plus de l’absence d’un cadre réglementaire clair.
L’organisation se montre donc optimiste quant aux effets de la législation. Cependant, dans un contexte où Bruxelles met en avant des mesures de simplification pour relancer l’économie européenne, l’avenir de cette directive dépendra probablement de sa capacité à démontrer ses avantages économiques. Si les arguments environnementaux ne suffisent plus à mobiliser le soutien des institutions, l’enjeu sera de convaincre que la lutte contre le greenwashing peut aussi favoriser la compétitivité des entreprises européennes.
https://www.euractiv.fr/section/energie-climat/news/les-regles-contre-le-greenwashing-sont-en-peril/
- 29/01/2025 -
La Commission européenne a dévoilé aujourd'hui la « UE Compass pour la compétitivité", une initiative stratégique visant à positionner l'Europe en tant que leader dans le développement et la commercialisation des technologies, services et produits écologiques de demain, tout en aspirant à devenir le premier continent climatiquement neutre. Cette démarche s'inscrit dans un contexte où, au cours des deux dernières décennies, l'Europe a accusé un retard en matière de croissance de la productivité par rapport à d'autres grandes économies.
La « EU Compass pour la compétitivité" identifie trois axes d'action prioritaires : combler le fossé de l'innovation, établir une feuille de route commune pour la décarbonation et la compétitivité, et réduire les dépendances excessives tout en renforçant la sécurité. Pour stimuler l'innovation, la Commission prévoit de créer un environnement favorable aux start-ups innovantes, de promouvoir le leadership industriel dans des secteurs à forte croissance basés sur des technologies de pointe, et de faciliter la diffusion des technologies auprès des entreprises établies et des PME. Des initiatives telles que les "Gigafactories d'IA" et "Apply AI" seront proposées pour encourager le développement et l'adoption industrielle de l'intelligence artificielle dans des secteurs clés.
Concernant la décarbonation, la Commission reconnaît que les prix élevés et volatils de l'énergie constituent un défi majeur. Un "Pacte pour une industrie propre" sera mis en place pour adopter une approche axée sur la compétitivité en matière de décarbonation, visant à faire de l'UE un lieu attractif pour la fabrication, y compris pour les industries à forte intensité énergétique, et à promouvoir les technologies propres ainsi que de nouveaux modèles économiques circulaires. Un "Plan d'action pour une énergie abordable" aidera à réduire les prix et les coûts de l'énergie, tandis qu'une "Loi sur l'accélérateur de la décarbonation industrielle" étendra les procédures d'autorisation accélérées aux secteurs en transition. Des plans d'action sur mesure seront également élaborés pour les secteurs à forte intensité énergétique, tels que l'acier, les métaux et les produits chimiques, qui constituent l'épine dorsale du système manufacturier européen mais sont particulièrement vulnérables dans cette phase de transition.
Pour réduire les dépendances excessives et renforcer la sécurité, la Commission souligne l'importance de partenariats efficaces. L'UE dispose déjà du réseau d'accords commerciaux le plus vaste et à la croissance la plus rapide au monde, couvrant 76 pays représentant presque la moitié du commerce de l'UE. Pour continuer à diversifier et renforcer les chaînes d'approvisionnement, de nouveaux "Partenariats pour un commerce et des investissements propres" seront établis afin de sécuriser l'approvisionnement en matières premières, en énergie propre, en carburants de transport durables et en technologies propres à travers le monde.
Ces trois axes sont complétés par cinq facilitateurs transversaux essentiels à la compétitivité de tous les secteurs : la simplification, la réduction des barrières au marché unique, le financement de la compétitivité, la promotion des compétences et des emplois de qualité, et une meilleure coordination des politiques au niveau de l'UE et des États membres. Une "Stratégie horizontale pour le marché unique" modernisera le cadre de gouvernance, supprimera les barrières intra-UE et empêchera la création de nouvelles entraves.
https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_25_339
- 27/01/2025 -
La Commission européenne franchit une étape décisive dans la transformation des politiques agricoles et alimentaires avec la création officielle du Conseil européen pour l’agriculture et l’alimentation (EBAF). Cette initiative, portée par le Commissaire Christophe Hansen, traduit une recommandation clé issue du Dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture. L’EBAF ambitionne de promouvoir une culture renouvelée de dialogue et de coopération multipartite, réunissant autour de la table la chaîne d’approvisionnement alimentaire, la société civile et les institutions européennes. La première réunion de ce nouvel organe se tiendra le 4 février, marquant ainsi le début d’une collaboration inédite.
Le processus de sélection des membres du Conseil, rigoureusement mené à partir d’un appel à candidatures, a permis de constituer un groupe équilibré de 30 organisations. Ces membres représentent trois grandes catégories : la communauté agricole, les intervenants de la chaîne alimentaire et la société civile. Cette dernière inclut des acteurs clés engagés dans des thématiques variées telles que l’environnement, le climat, le bien-être animal et les droits des consommateurs. La diversité géographique et l’expertise des membres ont été soigneusement prises en compte pour refléter la pluralité des enjeux agricoles et alimentaires à l’échelle européenne.
L’EBAF aura pour missions principales d’émettre des avis stratégiques sur les politiques agricoles et alimentaires en lien avec la Vision pour l’agriculture et l’alimentation, et de suivre les conclusions du Dialogue stratégique. Il servira également de plateforme d’échange d’expériences et de dialogue entre les acteurs, avec pour objectif d’améliorer la cohérence des politiques européennes et leur alignement avec les initiatives privées. En outre, l’EBAF jouera un rôle consultatif actif en participant à la préparation des initiatives politiques et en fournissant des recommandations spécifiques à la demande de la Commission.
Cette annonce s’inscrit dans la continuité des priorités définies par la présidente Ursula Von der Leyen lors de son discours sur l’état de l’Union en septembre 2023. Le Dialogue stratégique, initié en janvier 2024, avait réuni une large palette d’acteurs pour développer une vision commune des systèmes agricoles et alimentaires européens. Grâce à l’EBAF, ces efforts collectifs trouveront un prolongement institutionnalisé, offrant une expertise complémentaire aux Groupes de dialogue civil déjà en place. L’objectif est de renforcer la résilience et la durabilité des systèmes agroalimentaires de l’Union, tout en garantissant la participation des parties prenantes à tous les niveaux.
- 28/01/2025 -
La décision du président américain Donald Trump de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris a suscité des réactions mitigées en Afrique du Sud. D’un côté, cette décision risque de freiner l’élan mondial en faveur de la lutte contre le changement climatique et de compliquer l’accès de l’Afrique du Sud aux financements américains. D’un autre côté, elle représente une opportunité pour le pays, en tant qu’économie la plus industrialisée du continent, de renforcer son leadership et d’accélérer sa transition énergétique juste (JET).
Le ministre sud-africain des forêts, de la pêche et de l’environnement, Dr Dion George, a exprimé sa déception face à ce retrait, soulignant la responsabilité morale des États-Unis dans la réduction des émissions et le soutien aux pays en développement. Il a réaffirmé l’engagement de l’Afrique du Sud envers les objectifs de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et de l’Accord de Paris. Insistant sur l’urgence de l’action climatique, il a appelé à l’innovation et à la mise en place de solutions durables sans délai.
Dans ce contexte, le secteur agricole sud-africain, notamment l’industrie du pomefruit, adopte activement des pratiques durables grâce aux financements verts. Nitasha Baijnath-Pillay, responsable de la gestion des ressources et de la durabilité chez Hortgro, souligne l’enthousiasme des marchés sud-africains pour les technologies agricoles vertes et les opportunités financières associées. Des initiatives sont mises en place pour aider les producteurs à s’adapter aux défis du changement climatique, aux aléas météorologiques et aux chocs de la chaîne d’approvisionnement.
L’industrie du pomefruit sud-africaine adopte une approche à long terme en matière de planification, d’innovation et d’investissement dans la recherche et le développement. Son adhésion à la Sustainability Initiative of South Africa (SIZA) témoigne de son engagement en faveur de l’agriculture intelligente face au climat et de la conformité aux normes environnementales mondiales. Les standards de SIZA sont alignés sur des référentiels internationaux comme la Sustainable Agriculture Initiative (SAI) et Global GAP, garantissant ainsi une production agricole durable et compétitive sur le marché global.
- 27/01/2025 -
Le 27 janvier 2025, la Commission européenne a lancé une consultation publique visant à recueillir des données, des idées et des retours d'expérience sur l'efficacité du règlement de la politique commune de la pêche (PCP). Cette initiative s'adresse à un large éventail de parties prenantes, notamment les particuliers, les secteurs de la pêche et du maritime, les scientifiques, les organisations non gouvernementales et les administrations nationales des États membres de l'UE.
Cette consultation fait suite à un appel à contributions lancé le 20 juin 2024, qui avait recueilli 87 réponses. Elle constitue une étape clé dans l'évaluation approfondie de la performance du règlement de la PCP, visant à déterminer s'il atteint ses objectifs et s'il répond aux défis actuels.
L'évaluation portera sur l'impact du règlement de la PCP sur la conservation des ressources biologiques marines, ainsi que sur la gestion des pêcheries et des flottes qui en dépendent. Elle examinera également les effets de cette politique sur la chaîne d'approvisionnement, les consommateurs et les autorités publiques dans l'ensemble des États membres de l'UE au cours de la dernière décennie (2014-2024). Cette démarche s'inscrit dans le mandat politique du commissaire Costas Kadis, qui vise à mener à bien une évaluation complète de la politique commune de la pêche.
Les résultats de cette consultation, combinés à d'autres analyses et études, contribueront à évaluer la performance du règlement de la PCP dans l'atteinte de ses objectifs, ainsi que son impact économique et sa pertinence face aux besoins émergents. La Commission prévoit de publier un rapport de synthèse des consultations, incluant les données recueillies, en 2025.
La politique commune de la pêche est un ensemble de règles que l'Union européenne utilise pour gérer de manière durable la pêche et les stocks halieutiques. La réforme de 2013 a intégré, pour la première fois, les dimensions sociale, économique et environnementale de la politique de la pêche de l'UE, ainsi que sa contribution à la disponibilité des approvisionnements alimentaires. Diverses mesures ont été introduites dans le cadre de cette réforme pour atteindre ces objectifs, telles que la gestion des stocks de poissons à des niveaux durables, l'introduction progressive de l'obligation de débarquement de toutes les captures soumises à des limites ou à des tailles minimales, et l'adoption de plans pluriannuels pour la gestion des pêcheries dans différents bassins maritimes.
L'UE dispose de la compétence exclusive pour gérer la conservation des ressources biologiques marines dans le cadre de la PCP, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des eaux de l'UE, notamment dans le contexte des organisations régionales de gestion des pêches et des accords de partenariat pour une pêche durable avec des pays tiers. La PCP inclut également des compétences partagées entre l'UE et ses États membres, telles que l'aquaculture et la gestion de la politique de marché.
Le "paquet Pêches et Océans", adopté par la Commission en février 2023, a rendu compte de la mise en œuvre de la PCP et a lancé un dialogue sur les défis clés pour les pêches européennes. L'évaluation du règlement de la PCP s'appuiera sur ce paquet et sur le dialogue avec les États membres de l'UE, les institutions européennes, les conseils consultatifs, les partenaires sociaux et toutes les autres parties prenantes.
- 30/01/2025 -
Le ministre britannique en charge de la politique commerciale et de la sécurité économique, Douglas Alexander, s'est rendu en Afrique du Sud et au Botswana afin de renforcer les liens commerciaux entre le Royaume-Uni et le continent africain. Cette visite, la première d’un membre du Département britannique des Affaires et du Commerce depuis les élections de l’été dernier, illustre la volonté du Royaume-Uni d’approfondir ses échanges économiques avec l’Afrique et de favoriser une croissance mutuellement bénéfique. Le gouvernement britannique s’efforce notamment de lever les obstacles au commerce afin de faciliter les exportations et d’apporter un soutien accru aux programmes de développement par le commerce à travers le continent.
Dans ce cadre, Douglas Alexander a coprésidé le premier Conseil conjoint de l’Accord de partenariat économique (EPA) entre le Royaume-Uni et l’Union douanière d’Afrique australe ainsi que le Mozambique (SACUM). Cet accord constitue le socle des échanges de biens entre les parties prenantes. Lors de cette réunion, les discussions ont porté sur les opportunités de renforcement des relations commerciales et d’investissement ainsi que sur les moyens de soutenir la croissance économique des pays membres.
Le ministre britannique a également rencontré plusieurs figures clés du commerce et de l’économie en Afrique australe, notamment le ministre sud-africain du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence, Parks Tau, le ministre de l’Agriculture, John Steenhuisen, ainsi que le vice-président et ministre du Commerce du Botswana, Ndaba Gaolathe. Ces échanges ont permis d’identifier des perspectives de croissance dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, l’énergie, les transports et la logistique, l’agriculture, les ressources minérales et l’économie numérique. En outre, Douglas Alexander a pris part à une table ronde réunissant des chefs d’entreprise britanniques et sud-africains, afin d’intégrer les attentes du secteur privé à la stratégie commerciale du gouvernement britannique.
Lors de son déplacement, le ministre a souligné l’engagement du Royaume-Uni en faveur d’un nouveau partenariat avec l’Afrique, basé sur un développement durable et des intérêts réciproques. Il a réaffirmé l’importance des relations économiques avec l’Afrique du Sud, le premier partenaire commercial du Royaume-Uni sur le continent, notamment à l’aube de la présidence sud-africaine du G20. De même, il a insisté sur le potentiel de coopération avec le Botswana, notamment dans le domaine des énergies renouvelables. Cette visite s’inscrit dans une dynamique plus large, faisant suite à la visite du secrétaire d’État aux Affaires étrangères britannique en novembre 2024, au cours de laquelle un plan de croissance entre le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud avait été convenu.
- 29/01/2025 -
Le développement durable est un défi crucial pour l’Union européenne (UE), qui se veut un acteur majeur dans la transition écologique et sociale. Cependant, malgré des engagements forts et des ambitions affichées, les résultats concrets restent en deçà des attentes. Un rapport du Réseau des solutions pour le développement durable (SDSN), publié le 29 janvier, met en lumière les lacunes de l’UE dans l’application des Objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations unies en 2015. Alors que ces objectifs visent à réconcilier croissance économique, protection de l’environnement et bien-être des populations, leur mise en œuvre demeure incomplète et progresse à un rythme jugé trop lent.
Pourtant, Bruxelles a intégré les ODD dans ses politiques publiques, les citant dans de nombreux textes réglementaires et exigeant leur prise en compte dans les demandes de financements européens. Le Pacte vert pour l’Europe, présenté comme la pierre angulaire de la transition écologique du continent, repose théoriquement sur ces objectifs. Il vise à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici 2050, en assurant une croissance économique respectueuse de l’environnement et socialement équitable. Toutefois, selon le rapport du SDSN, la mise en application concrète de ces engagements reste inégale. Si certaines avancées sont notables, notamment en matière de conditions de travail, d’autres domaines, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la préservation de la biodiversité, accusent un retard considérable.
Ce retard s’explique en partie par des dynamiques politiques fluctuantes. Selon plusieurs experts, les questions environnementales et sociales semblent de moins en moins prioritaires dans l’agenda des partis politiques européens.
Par ailleurs, les facteurs externes jouent un rôle non négligeable dans la difficulté de mise en œuvre des ODD. Les tensions géopolitiques et les conflits internationaux ont un impact direct sur la stabilité économique et sociale des pays européens, freinant ainsi leurs efforts en matière de développement durable. Guillaume Lafortune, vice-président du SDSN, met en avant l’influence néfaste de ces tensions sur les politiques environnementales et sociales, mais estime toutefois que l’UE possède encore un potentiel important pour redresser la situation. Le SDSN appelle ainsi les institutions européennes à adopter une déclaration politique commune réaffirmant leur engagement envers les ODD.
Malgré ces défis, certains experts restent optimistes quant à la capacité de l’Europe à respecter ses engagements. Guillaume Lafortune appelle notamment à une défense accrue du Pacte vert pour l’Europe, qu’il considère comme la meilleure feuille de route pour assurer un développement durable cohérent et efficace. Toutefois, pour que cette vision devienne une réalité, il est indispensable que l’UE conjugue volonté politique et actions concrètes, en veillant à ce que les objectifs écologiques et sociaux ne soient pas sacrifiés au profit de seules considérations économiques.
- 29/01/2025 -
Le commissaire européen au Commerce, Maroš Šefčovič, a réaffirmé la volonté de Bruxelles de renforcer la coopération économique avec Washington afin de contrer les défis posés par la Chine. Lors d'une déclaration devant la commission du commerce international du Parlement européen, il a mis en exergue l'importance d'une approche conjointe pour faire face aux pratiques économiques jugées déloyales de Pékin, notamment en ce qui concerne les subventions massives attribuées à ses entreprises industrielles et technologiques. Cette initiative s’inscrit dans le prolongement de son engagement récent à proposer un « paquet de coopération » aux États-Unis, révélant ainsi une volonté stratégique de renforcer les liens transatlantiques en matière de sécurité économique et commerciale.
Cette démarche intervient alors que les relations entre les États-Unis et l’Union européenne ont connu des tensions récurrentes depuis le début du mandat de Donald Trump. En particulier, l’annonce de son intérêt pour le Groenland, un territoire sous souveraineté danoise, a suscité l'incompréhension et la controverse en Europe. Par ailleurs, la menace d’imposer des tarifs douaniers de 20 % sur les importations européennes a accentué l'incertitude commerciale et diplomatique entre les deux partenaires. Afin d'apaiser ces tensions et démontrer la volonté de coopération de l’UE, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a proposé d’augmenter les importations européennes de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis. Cette initiative s’inscrit également dans la stratégie européenne visant à diversifier ses sources d'approvisionnement en énergie et à réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe.
Parallèlement, l’UE doit gérer des relations commerciales complexes avec la Chine. Ces dernières années, les tensions se sont intensifiées avec l’imposition de droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois, après la découverte de subventions étatiques massives favorisant les entreprises chinoises au détriment de la concurrence internationale. Alors que des discussions sont en cours afin d'éviter une escalade du conflit commercial avant un sommet UE-Chine prévu en mai, Šefčovič a appelé à un rééquilibrage des relations commerciales. Il a mis en avant la nécessité d’instaurer plus de transparence et de réciprocité dans les échanges commerciaux avec la Chine, tout en maintenant un dialogue constructif pour explorer de nouvelles opportunités d'investissement et de collaboration.
Dans ce contexte de rivalités économiques croissantes, l’Union européenne cherche à jouer un rôle d’équilibriste en consolidant son alliance avec Washington tout en maintenant un canal de communication ouvert avec Pékin. Cette double stratégie traduit une volonté d’affirmation européenne dans un monde en mutation, où la reconfiguration des équilibres commerciaux et géopolitiques est en pleine évolution.
https://www.politico.eu/article/eu-trade-donald-trump-team-up-us-china-competitive-threat/